A cause de la hausse des prix, la précarité devient planétaire

À Londres, Paris, Berlin ou Madrid, les banques alimentaires voient les files de demandeurs d’aide grossir de jour en jour, conséquence d’une inflation débridée et une violente envolée des prix des produits de large consommation qui jette dans la précarité des milliers de gens incapables de joindre les deux bouts.

Habitués à diffuser des reportages sur la pauvreté dans les pays du Sud, les médias occidentaux font à présent leurs emplettes d’images choc dans les villes européennes elles-mêmes. La guerre en Ukraine, la crise énergétique et l’envolée sans précédent des prix, surtout ceux des produits alimentaires, ont montré que la précarité est en passe de devenir planétaire et ne concerne plus seulement les pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique Latine.

À Berlin, dépassées par l’ampleur de la hausse des prix, de plus en plus de familles modestes disent réfléchir à deux fois avant d’acheter quelque chose. « On se demande si on en a vraiment besoin », se confie une femme.

En France, ce sont 200.000 personnes en plus qui ont grossi les rangs des demandeurs de colis alimentaires au cours des deux dernières années. Au premier semestre 2022, le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a enregistré une hausse de 9%. « Ce n’est pas un tsunami, plutôt une lente marée, mais qui ne s’arrête jamais de monter », déplore Laurence Champier, de la Fédération française des banques alimentaires.