Le Roi Mohammed VI récuse un entretien téléphonique avec le président nigérian

Le Roi Mohammed VI a jugé inopportun d’accéder à une demande des autorités nigérianes qui sollicitaient du Souverain, un entretien téléphonique avec le président nigérian Goodluck Jonathan.

maroc-nigeria-entretienDans un communiqué rendu public vendredi 6 mars, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération explique ce refus par le fait que «la démarche est liée à des échéances électorales importantes au Nigéria », où vive une forte communauté musulmane qui pourrait croire à un rapprochement entre les deux pays, au moment où les autorités d’Abuja affichent ouvertement leur hostilité à l’intégrité du Royaume et à la marocanité de son Sahara dit Occidental.

Suite à la demande des autorités nigérianes introduite, à travers la Présidence de la République, pour un entretien téléphonique entre le Président du Nigeria et Sa Majesté le Roi et l’envoi d’un émissaire nigérian au Maroc, précise le communiqué, le Souverain « n’a pas jugé opportun d’accéder à cette demande du fait que la démarche est liée à des échéances électorales importantes dans ce pays et pourrait faire croire à un rapprochement entre le Maroc et le Nigéria, et en raison des positions de ce pays à l’égard des causes nationales et arabo-musulmanes sacrées ».
« La demande des autorités nigérianes, ajoute la même source, s’apparente plus à un acte de récupération de l’électorat musulman de ce pays qu’à une démarche diplomatique normale ».

Le Nigeria est l’un des rares pays africains aux côtés de l’Afrique du Sud, qui ont officiellement aligné leurs positions sur celle du régime algérien, appuyant ouvertement les thèses séparatistes du Front Polisario et la fantomatique république sahraouie que l’Organisation des Nations Unies (ONU) et les cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité n’ont jamais reconnue.

A travers leur démarche qui intervient à la veille des échéances électorales du 28 mars, les autorités nigérianes ont voulu tirer profit des liens historiques étroits que cultivent le Maroc et particulièrement son souverain en tant qu’Amir Al Mouminine (Commandeur des croyants), avec les confréries du rite malékite dans les pays musulmans d’Afrique, où elles jouissent d’une grande influence et d’une marge de popularité très importante.

La combine était donc facile à deviner compte tenu du degré d’hostilité qu’éprouvent les autorités d’Abuja à l’endroit du Maroc et de ses causes nationales et ce n’est pas du jour au lendemain que ce pays va changer de camp.