La justice irakienne a condamné à trois de réclusion un jeune activiste accusé d’avoir injurié les paramilitaires pro-Téhéran du mouvement Hachd al-Chaabi.
En réaction, Human Rights Watch a regretté une instrumentalisation de la justice visant à réprimer toute opposition «pacifique». «Peu importe qui a posté le message, le système judiciaire irakien ne devrait pas être utilisé comme un outil de répression contre les critiques pacifiques des autorités ou d’acteurs armés», regrette cet organisme international.
Plus précisément, c’est le tribunal de Bagdad qui a rendu ce verdict contre Haidar al-Zaidi. A peine âgé de 20 ans, cet activiste, qui est en prison actuellement, a la possibilité de faire appel de sa condamnation.
Il a comparu devant cette cour pour un tweet, qui a été supprimé de son compte, et dans lequel il s’en prenait à Abou Mehdi al-Mouhandis, ex-responsable adjoint du Hachd al-Chaabi, abattu en janvier 2020 en compagnie du puissant général iranien Qassem Souleimani par un drone armé américain sur la route de l’aéroport de la capitale irakienne, Bagdad. Des captures d’écran de ce post ont été diffusées sur les comptes proches du Hachd al-Chaabi.
Ce militant avait posté dimanche sur Facebook qu’il était jugé pour «insulte aux institutions de l’Etat», appelant à un rassemblement de solidarité devant le tribunal. A la même occasion, Haidar al-Zaidi a rappelé avoir été déjà brièvement arrêté en juin dernier avant d’être libéré sous caution.
Démentant être à l’origine du message incriminé, l’activiste et son père soutiennent que son compte Twitter a été piraté, a fait savoir HRW mardi soir dans un communiqué.