Les dessous de la surenchère préélectorale

La fièvre des élections s’est emaprée prématurément de la classe politique, précipitant les partis de la majorité comme ceux de l’opposition dans une empoignande qui risque non seulement de retarder le vote des lois électorales, mais aussi de signaler un débat politique préélectoral au rabais.

parlememnt-polLe ton a été donné par l’opposition qui, s’estimant marginalisée de l’élaboration des textes relatifs aux prochaines élections, s’est retirée mardi dernier de la réunion de la commission parlementaire chargée d’examiner les lois électorales. Les partis de l’Istiqlal, l’USFP, le PAM et l’UC avancent de nombreux griefs. Ils ne sont pas rassurés sur la transparence qui doit être garantie aux échéances électorales, sont opposés à la tenue du scrutin un vendredi afin d’éviter « une exploitation de la dimension religieuse » de cette journée, etc.

Rajoutant dans la surenchère, le PJD et ses partenaires de la majorité ont retourné l’accusation, reprochant à l’opposition de rabaisser le niveau du débat politique. Les partis de la majorité voient en outre dans le retrait de l’opposition un geste intempestif qui ne contribue pas à la bonne marche des institutions. Un réquisitoire qui est loin de favoriser l’apaisement nécessaire à la préparation des échéances électorales dans une ambiance participative et d’échange.

En tout cas, la majorité ne trouve pas les arguments pour lever le blocage provoqué par le retrait de l’opposition. Une situation d’autant plus inconfortable que la commission chargée de l’examen des projets de lois électorales à la Chambre des représentants, est présidée par … l’opposition. Le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad qui pilote le processus, a rencontré l’opposition dans une tentative de ramener ses composantes à de meilleurs sentiments. Mais sans grand succès jusqu’à présent.

Les deux camps peuvent considérer qu’ils ont encore du temps devant eux, les communales étant programmées pour septembre prochain. Un faux calcul à y regarder de plus près. Car il ne s’agit que de six mois qui seront d’ailleurs ponctués par le ramadan, les vacances d’été…