Le nombre de naissances en Chine continentale n’a été en 2021 que de 9,56 millions et durant la même année 10,41 millions de décès ont été recensés ce qui donne lieu à une baisse de la population chinoise de 850.000 personnes, indique mardi, le Bureau national des statistiques (BNS) en Chine.
C’est la première fois que la population de l’Empire du Milieu, connait une baisse depuis 1960-1961, lorsqu’une famine, entamée en 1959, avait causé des dizaines de millions de morts. La population de la Chine a ensuite doublé dépassant actuellement 1,4 milliard d’âmes, soit un sixième de la population mondiale.
Le taux de fécondité s’est écroulé à 1,15 enfant par femme en 2021, loin du seuil de renouvellement des générations qui est de 2,1. Selon une étude de l’Académie des sciences sociales de Shanghai, la population chinoise pourrait décliner chaque année de 1,1% en moyenne.
Selon les projections les plus pessimistes des démographes, le pays ne pourrait avoir que 587 millions d’habitants en 2100, soit moins de l’effectif actuel.
Cette baisse est d’autant plus paradoxale qu’elle intervient alors que les autorités ont assoupli la politique de limitation des naissances ces dernières années, les Chinois ont droit depuis 2021 à un plafond de trois enfants.
La baisse de la population peut aussi s’expliquer par l’augmentation du coût de la vie en Chine, tout comme celui de l’éducation d’un enfant. Le niveau d’études plus élevé des femmes repousse également les grossesses.
La baisse de la population chinoise affectera durement l’économie et le système de retraites. Selon les experts, la baisse de la population active est synonyme de coût du travail plus élevé, ce qui affectera la compétitivité de la Chine sur le marché mondial.
Sans réforme du système de retraites en Chine, le paiement des pensions de retraite pourrait représenter 20% du PIB du pays en 2100, contre 4% en 2020, en plus d’une pression croissante sur les actifs pour assurer les soins des personnes âgées.