L’actualité politique est marquée par un acharnement de plus en plus visible du PJD à l’encontre du PAM. Les attaques frontales, exercées à répétition par le PJD augmentent en intensité. Les apparitions médiatiques récentes du PJD ont constitué autant d’occasions pour ce dernier pour décrédibiliser le parti dirigé par Mohamed Cheikh Biadillah.
En effet, le PJD ne cesse de dénoncer les pratiques non-démocratiques et malhonnêtes du PAM, qui auraient été à l’origine de l’hégémonie dont a pu bénéficier jusque la, ce dernier sur la scène politique marocaine. D’ailleurs les accusations récurrentes, depuis la création du PAM par Fouad Ali El Himma, de manipulation de certaines institutions administratives et judiciaires ont à nouveau été réitérées. En effet, dans son communiqué du 10 juillet dernier, le PJD a posé la modification de l’actuelle administration territoriale, comme condition préalable, en plus de quatre autres, à l’organisation anticipée des élections législatives. Autrement dit, l’éviction de certains walis et gouverneurs, car «au moment où ce qu’on qualifiait de parti de l’administration imposait son hégémonie, étant donné que plusieurs agents d’autorité, des walis et des gouverneurs actuels sont connus pour leur allégeance à ce parti et à son fondateur».
Et ce n’est pas tout, les membres du PJD, qui ne semblent pas décidés à en rester là, s’expriment les uns après les autres, en repoussant à chaque fois les limites. Objectif : détruire l’image du PAM. Ainsi pour Abdellah Baha, le PAM doit s’auto dissoudre, car la réhabilitation de la crédibilité de l’action politique en dépend. Selon Abdellah Baha, la transhumance politique a été la base fondamentale autour de laquelle s’est construit le projet du PAM. Par conséquent, il est logique que ce dernier procède à son autodissolution à un moment où la nouvelle constitution a définitivement banni ce genre de pratiques.
Le secrétaire général adjoint du PJD, Lahcen Daoudi, va encore plus loin, en annonçant l’intention de son parti de rejoindre le mouvement du 20 février, dans le cas d’une victoire éventuelle du PAM aux législatives : «La victoire du PAM aux élections sera assimilée à un tsunami politique. Le PAM n’est capable d’arriver à la première place qu’avec l’aide du ministère de l’Intérieur. Et bien évidemment, l’Intérieur ne pourra pas agir de la sorte car cela risque de provoquer une grande crise et à ce moment-là nous rejoindrons tous le Mouvement du 20 février».
A croire que le PJD est entrain de faire de la diabolisation du PAM un sujet phare de campagne pour les législatives. De l’avis de certains observateurs, la situation politique actuelle serait de nature à conforter le PJD dans ses positions. Reste à voir comment le PAM va réagir.