L’Afrique du Sud fait son entrée dans la liste grise du GAFI

La semaine dernière, l’Afrique du Sud et le Nigeria ont fait leur entrée sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), qui combat le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Désormais, l’Afrique du Sud et le Nigeria font partie, en compagnie notamment de la République Démocratique du Congo (RDC), du Mozambique et de la Syrie, de la vingtaine de pays figurant sur cette liste grise et qui sont étroitement surveillés par le GAFI sans toutefois les considérer comme à «haut risque», ce qui leur aurait valu d’être mentionnés sur la liste noire du même organisme intergouvernemental.

De l’avis de certains observateurs, Pretoria s’attendait à cette décision étant donné que les réformes recommandées n’ont pas été suffisamment menées ces derniers mois. 

Dans un rapport publié en octobre dernier, le GAFI avait évoqué les faiblesses du système sud-africain en matière de lutte contre l’argent sale, avec 20 des 40 critères de cet organisme peu ou non conformes. 

D’après ce document, si l’Afrique du Sud dispose bien d’«un cadre juridique solide», l’application des textes sur le terrain ne suit pas, avec, entre autres, «des échecs quant aux poursuites de dossiers importants» et l’impunité dont jouissent certains hauts responsable corrompus issu du parti au pouvoir le Congrès National Africain, dont entre autres, l’ancien président Jacob Zuma.

Depuis, il y a eu des avancées, mais celles-ci demeurent insuffisantes pour le GAFI, et les investigations judiciaires sur les affaires de réseaux de blanchiment ou de financement du terrorisme restent encore trop peu concluantes, de même que le recouvrement des avoirs publics, faute de moyens et de compétences.