Israël : Manifestations après le limogeage d’un ministre opposé à la réforme judiciaire

Des milliers d’Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv dans la nuit de dimanche à lundi après le limogeage par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, partisan d’une pause dans la réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement. 

Selon la police, des milliers de manifestants ont convergé vers la rue Kaplan dans le centre de Tel-Aviv, épicentre des protestations depuis la présentation en janvier du projet de réforme qui divise le pays. Des manifestants y ont incendié des pneus. Un journaliste de l’AFP a rapporté avoir vu des manifestants brûler un canapé et du bois et bloquer une autoroute. 

Selon les médias locaux, d’autres rassemblements spontanés ont eu lieu devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem ainsi que dans d’autres villes du pays comme Haïfa, dans le nord, ou Beer Sheva, dans le sud. 

Samedi, Yoav Gallant, pourtant du même parti de droite que Benjamin Netanyahu, le Likoud, avait dit craindre qu’une poursuite des divisions au sein de la population sur le dossier de la réforme judiciaire engendre une « vraie menace pour la sécurité d’Israël », et réclamé une pause d’un mois dans le processus.

L’annonce de l’éviction du ministre de la Défense a également entraîné la démission du consul général d’Israël à New York, Asaf Zamir, qui a qualifié sur Twitter le limogeage du ministre de «dangereuse décision» qui l’a «convaincu qu’il ne pouvait plus continuer de représenter ce gouvernement». 

Ce lundi, le président israélien, Isaac Herzog a appelé sur Twitter le gouvernement à arrêter «immédiatement» le travail législatif sur ce projet de réforme. 

Avec cette réforme, le gouvernement, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. 

Benjamin Netanyahu et ses alliés d’extrême droite et ultra-orthodoxes l’estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu’ils jugent politisée. Mais ses détracteurs estiment qu’il met en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël.