Maroc: La nouvelle stratégie pour combattre la corruption

Le département chargé de la Fonction publique et de la réforme administrative a livré au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, sa nouvelle version de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

maroc-coruuptionBenkirane avait jugé trop généraliste, la première copie de cette stratégie qu’il avait reçue du ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, Mohamed Moubdie.

Aux termes de la nouvelle mouture, il s’agit grosso-modo, de la lutte contre l’enrichissement illicite à travers la déclaration obligatoire du patrimoine (DOP), la simplification des procédures, la transparence pour l’octroi des marchés publics, la protection des témoins et dénonciateurs de la corruption, l’activation et le renforcement du rôle des inspections générales et enfin la création d’un mécanisme d’analyse d’informations financières relatives au blanchiment d’argent.

Pour mieux ficeler le plan de lutte contre la corruption qui gangrène de nombreux départements clés de l’économie et de l’administration publique, le gouvernement a fait appel au cabinet d’audit américain, PricewaterhousoCoo (PwC) qui a déjà livré ses conclusions.

Selon les premières indiscrétions relayées par la presse nationale, PwC recommande le renforcement en priorité, des secteurs de la justice et de la sécurité pour mieux combattre le fléau de la corruption.
La mise en œuvre de cette stratégie prévue de 2015 à 2025, nécessitera selon PwC, un budget d’environ 350 milliard de centimes et devrait permettre la réduction du taux de corruption de 75%, actuellement, à 45% d’ici dix ans.

La nouvelle stratégie devrait permettre à termes, de rétablir la confiance entre le citoyen et l’administration publique et de rassurer la communauté internationale et les investisseurs étrangers quant à la transparence et à l’intégrité de l’administration marocaine, et de booster par conséquent, les Investissements directs étrangers (IDE).

Dans la foulée, le montant global des IDE, devrait passer, selon les estimations de PwC, de 34 à 80 milliards de dirhams entre 2014 et 2025.

Le Maroc pourra ainsi gagner environ 40 points dans le classement Doing Business des meilleures destinations d’affaires, pour passer de la 71ème (2014) à la 31ème position d’ici dix ans.

Par ailleurs, le parlement avait apporté, la semaine écoulée, les dernières retouches au statut de l’instance de probité de prévention et de lutte contre la corruption (INPLC), déposée au Parlement en juillet 2014, pour lui éviter les obstacles rencontrés par son prédécesseur l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) et de gagner en efficacité.