Les pouvoirs publics ont finalement décidé de prendre le taureau par les cornes dans la question sensible du logement, et ce n’est pas trop tôt. Le programme annoncé par le ministre Nabil Benabdellah pour promouvoir l’habitat locatif pourrait enfin apporter un début de solution.
Ce serait une délivrance pour les nombreuses familles à revenu moyen qui cherchent désespérément un logement décent à louer, en attendant de réaliser leur rêve d’avoir leur propre appartement ou leur maison. Mais les prix restent dissuasifs, particulièrement dans les grandes villes. Une situation malaisée causée en partie par les spéculateurs de l’immobilier, mais aussi par le déficit chronique en offre.
En effet, malgré l’accroissement visible de la production de logements depuis plus d’une décennie, le manque se chiffre encore à des centaines de milliers d’unités. C’est le cas de Casablanca, Rabat, Tanger et même d’autres villes moyennes. D’où la pertinence du programme de l’habitat locatif annoncé par le ministre de l’Habitat et de la Politique de la Ville. Pour Nabil Benabdellah, ce plan se fixe pour objectif de diversifier l’offre en logement en incitant les promoteurs à acquérir du logement social afin de l’exploiter dans le locatif.
Cela passe évidemment par des mesures incitatives, ainsi que par l’amélioration du cadre juridique réglementant la location. L’Etat marquera sa présence par des actions d’accompagnement, tout en fixant des plafonds de loyers pour les diverses catégories de logements.
Même si le rôle du privé est essentiel dans ce programme, celui de l’Etat est tout aussi incontournable. Les pouvoirs publics devraient prendre en charge une partie de la production de l’habitat locatif, notamment à travers le holding public Al Omrane ou d’autres organismes immobiliers.