L’Australie interdit l’application TikTok sur les appareils du gouvernement

L’Australie a annoncé ce mardi interdire aux membres de son gouvernement d’utiliser l’application chinoise TikTok sur leurs appareils professionnels, se ralliant à une série de décisions similaires dans les pays occidentaux, en raison de craintes liées à la sécurité. 

Le ministre de la Justice Mark Dreyfus a indiqué que cette décision a été prise sur les conseils des services de renseignement australiens et qu’elle sera mise en pratique « dès que possible ». 

Dans un avis sur la sécurité relatif à l’interdiction, son ministère affirme que TikTok présente « des risques importants pour la sécurité et la vie privée » en raison de la « collecte massive de données sur les utilisateurs ». 

Très populaire auprès des jeunes générations, l’application TikTok compte plus d’un milliard d’utilisateurs, dont sept millions d’Australiens selon des études, soit environ un quart de la population du pays. 

Mais des craintes sur la sécurité se sont cristallisées suite à une loi chinoise datant de 2017 qui impose aux entreprises locales de remettre sur demande des autorités des données personnelles qui relèveraient de la sécurité nationale. 

Pékin maintient que cette loi ne constitue aucune menace pour les utilisateurs ordinaires et le porte-parole australien de l’entreprise, Lee Hunter, a déclaré que TikTok ne communiquerait « jamais » de données au gouvernement chinois. 

Toutefois, TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d’utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. 

L’Australie est le dernier pays de l’alliance dite des « Five Eyes » à interdire TikTok aux membres de son gouvernement, après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Des mesures similaires ont été prises en France, aux Pays-Bas et au sein de la Commission européenne.