Clôture du volet financement du terrorisme dans l’enquête sur les activités de Lafarge en Syrie

Les juges d’instruction français chargés de l’enquête sur les activités du groupe Lafarge en Syrie ont clôturé jeudi la partie portant sur les suspicions de financement du terrorisme par cet opérateur, ont révélé lundi à la presse des sources proches du dossier. 

Selon l’avis de fin d’information partielle, cette clôture concerne les infractions de financement du terrorisme et de non-respect d’une mesure internationale de restriction des relations économiques et financières avec l’étranger, des délits passibles en France, du tribunal correctionnel. 

Les parties doivent encore faire connaître leurs observations, et le parquet national antiterroriste prononcera ses réquisitions dans un délai de trois mois, avant la décision finale des juges d’instruction sur la tenue éventuelle d’un procès. 

L’enquête se poursuit pour d’autres faits visés par l’information judiciaire, à savoir la complicité de crimes contre l’humanité, un crime passible de la cour d’assises et la mise en danger de la vie d’autrui. 

Lafarge est principalement mis en examen en France dans l’information judiciaire ouverte en 2017 pour complicité de crimes contre l’humanité, financement du terrorisme et mise en danger d’autrui. 

Désormais filiale d’Holcim, Lafarge est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne LCS, plusieurs millions d’euros à des groupes djihadistes, dont l’organisation Etat islamique (EI), et à des intermédiaires, afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya en Syrie, alors même que le pays était enfoncé dans une guerre civile. 

Lafarge avait ainsi pu maintenir l’activité de ses salariés syriens sur le site jusqu’en septembre 2014, alors que ses employés de nationalité étrangère avaient été évacués en 2012.