Le ministère chinois du Commerce a annoncé hier lundi, que les exportations chinoises de huit produits contenant du gallium, un dérivé d’aluminium et de zinc, et de six produits contenant du germanium, extrait de métaux rares, seraient limitées à partir du 1er août pour des raisons de sécurité nationale.
Le gallium est un ingrédient essentiel d’une classe croissante de semi-conducteurs utilisés dans un large éventail d’applications commerciales et militaires. Le germanium, autre métal essentiel, est couramment utilisé dans les cellules solaires et les systèmes à fibre optique.
La Chine, qui représente selon un rapport publié en 2020 par la Commission européenne 80% de la production mondiale de ces deux métaux rares, va conditionner leur exportation à l’obtention d’une licence, le destinataire final et l’objet de leur utilisation, devront également être précisés. La délivrance de ces licences par les autorités chinoises pourrait prendre jusqu’à deux mois.
L’annonce du ministère du Commerce a aussitôt fait flamber les prix du gallium et du germanium et provoqué l’inquiétude des entreprises qui y ont recours, au vu de l’explosion des coûts de production et des pertes de revenus pour les entreprises tout au long de la chaîne qui sont redoutées.
Des responsables gouvernementaux à Taïwan et en Corée du Sud estiment toutefois que l’impact de la mesure chinoise ne devrait se faire ressentir qu’à court terme. Mais certains industriels craignent une extension de ces restrictions aux terres rares, dont la Chine est le premier producteur mondial, et qui sont indispensables à la fabrication de voitures électriques ou encore à l’industrie de la défense.
Bien que Pékin ne l’ait pas explicitement mentionné, son initiative, qui pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement, est perçue par les experts comme une riposte aux restrictions imposées à la Chine par Washington et certains de ses alliés dans le domaine technologique, notamment aux exportations de semi-conducteurs vers l’empire du milieu, bien que les Etats-Unis ne soient pas les plus gros importateurs de gallium et de germanium produits en Chine.
Des titres qui reviennent respectivement, selon les données du site spécialisé Caixin, au Japon, à l’Allemagne et aux Pays-Bas pour le gallium et au Japon, à la France, à l’Allemagne et aux Etats-Unis pour le germanium.