Trois jours après son lancement, la campagne électorale s’installe progressivement dans le paysage quotidien, dans un climat de compétition acérée entre les candidats aux communales et régionales du 4 septembre prochain, malgré les appréhensions sur l’ampleur de la participation au vote.
En tout, le nombre de candidatures déposées a atteint 130.925 pour les élections communales et 7.588 pour les régionales, selon le ministère de l’Intérieur. Pour les premières, 31.503 mandats de conseillers locaux sont à pourvoir, soit une moyenne de plus de 4 candidatures pour chaque siège.
Si comme le suggèrent les observateurs, le nombre de candidats présentés est un sérieux indicateur de la future carte électorale, alors les principales formations politiques partent largement favorites. Le PAM, le parti de l’Istiqlal (PI), le PJD et le RNI dépassent tous 10% de candidats présentés pour briguer les sièges de communes.
Presque au coude à coude, le PAM, le PI et le PJD présentent respectivement 13,92%, 13,15% et 12,46% du nombre de candidats. Les dirigeants des trois formations avaient d’ailleurs devancé le lancement officiel de la campagne pour se livrer à un échange d’accusations aussi gratuites qu’invérifiables. Dans cette confrontation effrénée, le populisme ne laisse souvent pas de place au débat d’idées et aux programmes politiques structurés.
Quant à l’USFP et au Mouvement Populaire (MP), ils talonnent avec respectivement 8,92% et 8,22%. Le PPS, parti membre de la majorité gouvernementale, aligne de son côté 7,39% des candidats, suivi par l’UC à 6,05% et, loin derrière, l’Alliance des partis de la Fédération de la Gauche Démocratique avec 3,03%.
La même configuration ou presque est enregistrée au niveau des régionales, avec cependant un avantage pour le PJD et le PI qui couvrent la totalité des 678 sièges à pourvoir, suivis par le PAM avec 673 candidatures et le RNI (668).
De côté des pouvoirs publics, le ministère de l’intérieur a marqué le coup en annonçant un mouvement qui a intéressé plusieurs agents d’autorité. Histoire de dissuader les corrupteurs et autres courtiers des élections.
Parallèlement, le feu vert a été donné à 41 instances nationales et internationales pour suivre la campagne et le scrutin du 4 septembre. En tout, ce sont plus de 4.000 observateurs qui ont été accrédités.
Mais la nouveauté qui marque ces premières élections communales et régionales combinées, c’est le recours massif au web par les partis politiques. Presque tous ont perçu l’intérêt des réseaux sociaux pour communiquer avec un électorat résolument branché. Cela se traduit par des accidents de parcours, comme le débordement sexiste du candidat RNI Moncef Belkhyat contre la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib.