Libye : La confusion règne toujours sur le bilan des inondations dans l’est du pays

Selon un bilan publié hier dimanche par l’Ocha, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, la tempête Daniel qui a frappé il y a une semaine environ la ville de Derna dans l’est du pays a fait au moins 11 300 morts et plus de 10 000 personnes toujours portées disparues dans la seule ville de Derna, et au moins 170 morts dans d’autres endroits de l’est de la Libye. 

Le Croissant-Rouge libyen, à qui l’Ocha a attribué ce bilan, a démenti ces chiffres. Le ministre de la Santé de l’administration de l’est de la Libye, Othman Abdeljalil, avait fait état samedi soir d’un bilan de 3 252 morts. Et dans un communiqué publié plus tôt, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), avait affirmé que les corps de 3 958 personnes avaient été retrouvés et identifiés, et que « plus de 9 000 personnes » étaient toujours portées disparues. 

La tempête Daniel, qui a frappé, dans la nuit du 10 au 11 septembre, Derna, une ville de 100 000 habitants, a entraîné la rupture de deux barrages en amont provoquant une crue de l’ampleur d’un tsunami le long de l’oued qui traverse la cité, emportant tout sur son passage. 

Selon les témoignages d’habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée. Les autorités ont indiqué avoir entamé le difficile processus d’identification et de recensement des corps, dont plusieurs centaines avaient été enterrés à la hâte les premiers jours. 

Les recherches sont rendues difficiles par les tonnes de boue qui ont recouvert une partie de la ville. Le travail des secours et des équipes de recherche est par ailleurs entravé par le chaos politique qui prévaut dans le pays depuis la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, avec deux gouvernements rivaux, l’un à Tripoli, dans l’ouest et reconnu par l’ONU, et l’autre dans l’Est. 

Face à la catastrophe, la mobilisation internationale reste forte et des équipes de secours et d’assistance d’organisations internationales et de plusieurs pays continuent d’affluer à l’aéroport de Benina de Benghazi, la grande ville de l’est de la Libye. Le président français Emmanuel Macron a annoncé sur X (ex-Twitter) que l’hôpital de campagne de la France était opérationnel.