Citant laconiquement une décision du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire de la Chine, la télévision d’Etat CCT a annoncé hier mardi que le ministre chinois de la Défense Li Shangfu, nommé il y a sept mois à ce poste, a été «démis» de ses fonctions.
La dernière apparition publique du ministre Li Shangfu remonte au 29 août 2023. La chaîne n’a donné aucune raison à ce limogeage et n’a avancé aucun nom pour son successeur. Mais trois responsables américains cités anonymement par le quotidien britannique des affaires « Financial Times » ont révélé que Li Shangfu fait l’objet d’une enquête des autorités.
Son limogeage intervient après un remaniement à la tête de l’unité de l’armée chinoise chargée des missiles stratégiques, notamment nucléaires. En juillet, Pékin avait annoncé la désignation de cette unité d’une nouvelle direction sans justifier là aussi, ce changement, mais des médias faisaient état d’une enquête pour corruption impliquant l’ancien chef de cette unité, qui n’avait pas été vu en public pendant des semaines.
Le limogeage de Li Shangfu, entériné par le président, Xi Jinping, intervient après l’officialisation de la démission de Qin Gang, l’ex-ministre chinois des Affaires étrangères, considéré comme un proche du président Xi Jinping.
Ce dernier, selon CCTV, ne fait plus partie du conseil d’Etat, équivalent du gouvernement chinois. Il avait été promu à ce poste en décembre et a été relevé de ses fonctions fin juillet. Là encore, les autorités n’ont donné aucune explication et Qin Gang, au moment de l’annonce de son éviction, avait déjà disparu de la scène publique depuis un mois.
Qin Gang a été remplacé par son prédécesseur Wang Yi, qui est actuellement le véritable patron de la diplomatie de Pékin, en tant que plus haut responsable des relations diplomatiques au sein du Parti communiste chinois (PCC).
La Chine a également annoncé hier mardi le départ de son ministre des sciences et technologies, Wang Zhigang, ainsi que du ministre des Finances, Liu Kun. Ils ont été remplacés respectivement par Yin Hejun, jusque-là secrétaire du PCC auprès du ministère des Sciences et des Technologies, et par Lan Fo’an, secrétaire du PCC auprès du ministère des Finances.