L’armée russe s’entraîne à une « frappe nucléaire massive » de riposte

La Russie a procédé hier mercredi à des exercices qui ont impliqué des tirs d’essai de missiles balistiques visant à préparer ses forces à une «frappe nucléaire massive» de riposte, au moment où Moscou s’apprête à sortir du traité interdisant les essais nucléaires.

Un missile balistique intercontinental Iars a été tiré à partir du cosmodrome de Plessetsk dans le Nord-ouest  de la Russie et un missile balistique Sineva d’un sous-marin en mer de Barents. Des avions à long rayon d’action Tu-95MS ont également procédé à des tirs de missiles de croisière, d’une portée inférieure et parfois utilisés dans des frappes en Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a diffusé sur Telegram des images d’un missile s’envolant dans un halo de lumière et d’un bombardier décollant d’un tarmac.

La télévision publique a également diffusé un court extrait de cet exercice montrant le président russe, Vladimir Poutine écouter le rapport de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou et celui du chef d’état-major Valéri Guérassimov après ces manœuvres.

Ces exercices sont rendus publics le jour même où le Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement russe, a approuvé la révocation de la ratification du Traité d’interdiction des essais nucléaires (Ticen).

Les sénateurs ont voté le texte à l’unanimité par 156 voix, ouvrant ainsi la voie à sa promulgation par le président Vladimir Poutine qui a été à l’origine de cette mesure. Moscou entend ainsi « rétablir la parité » stratégique avec les Etats-Unis, qui ne l’ont jamais ratifié.

Alors que la Russien’a pas procédé à de tels essais depuis la dislocation de l’URSS, cette révocation soulève la crainte d’une intensification de la course aux armements. Héritière de la puissance nucléaire de l’ex-Union soviétique, la, Russie détient avec les Etats-Unis près de 90% de toutes les armes nucléaires présentes sur la planète.

La doctrine nucléaire russe prévoit un recours « strictement défensif » à l’arme atomique en cas d’attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d’agression avec des armes conventionnelles « menaçant l’existence même de l’Etat ».