Le régime algérien interdit la grève dans de nombreux secteurs

Le gouvernement algérien vient de rendre publics deux décrets restreignant le droit de grève et le syndicalisme dans un contexte de pression croissante sur la société civile et les libertés individuelles et collectives.

Les imams d’Algérie ne peuvent plus officiellement amorcer un mouvement de grève. Leur profession figure sur la liste des fonctionnaires travaillant dans « les domaines de la défense et de la sécurité nationales, ainsi que les secteurs stratégiques et sensibles en termes de souveraineté ou de maintien des services essentiels d’intérêt vital pour la nation», incluse dans le décret ministériel publié le 17 octobre dernier dans le Journal officiel.

La même mesure concerne également les magistrats, les fonctionnaires nommés par décret ou en poste à l’étranger, les ressources humaines des services de sécurité et de la protection civile, les agents des services de transmissions et ceux des douanes, les employés de l’administration pénitentiaire et les effectifs des établissements comprenant des «installations sensibles et stratégiques».

Un second décret publié le même jour impose quasiment dans l’ensemble des secteurs d’activité du pays un service minimum obligatoire qui ne «peut être inférieur à 30 % de l’effectif total des travailleurs concernés par la grève».

Les deux décrets sont exécutoires de deux textes de loi promulgués les 25 avril et 21 juin 2023 sur «l’exercice du droit syndical» et «l’exercice du droit de grève» que les organisations syndicales avaient contesté sans succès au moment de leur examen en février dernier au niveau du Parlement.

Après avoir paralysé la société civile en interdisant les manifestations de rue, le régime kaki-vert qui commande d’une main de fer l’Algérie, s’est à présent, attaqué au personnel actif et aux centrales syndicales, en le privant du droit de grève.