Le ministre britannique de l’Immigration, Robert Jenrick, un allié de longue date du Premier ministre Rishi Sunak et partisan d’une ligne dure dans la lutte contre l’immigration clandestine à le tunnel de la Manche, a démissionné hier mercredi, affirmant être en «profond désaccord» avec la politique du renvoi des migrants au Rwanda.
Alors que les magistrats de la Cour suprême ont bloqué en novembre ce projet par crainte pour la sécurité des migrants expulsés vers le pays africain, le nouveau projet de loi d’urgence présenté ce jeudi au Parlement doit permettre d’«exclure sans ambiguïté la possibilité pour les tribunaux» de contester le fait que le Rwanda est un «pays sûr».
Ce nouveau texte prévoit de ne pas appliquer aux expulsions certaines sections de la loi britannique sur les droits humains, et affirme que « les ministres conserveront la décision de se conformer ou non aux mesures de la Cour européenne des droits de l’Homme ».
Toutefois, la nouvelle loi ne va pas jusqu’à autoriser un retrait de Londres de la Convention européenne des droits de l’homme, comme le réclamaient l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman et ses alliés.
La démission fracassante de Robert Jenrick survient au moment où les conservateurs les plus à droite du parti appellent à s’affranchir des conventions internationales pour mener ledit projet de loi à son terme, au risque de forcer Kigali à faire machine arrière.
Car le Rwanda a averti hier mercredi qu’il se retirerait du traité bilatéral signé la veille avec le Royaume-Uni si Londres ne respectait pas le droit international.
Le gouvernement de Rishi Sunak se retrouve un peu plus encore dans la tourmente, alors que plus de 29 700 personnes sont arrivées au Royaume-Uni cette année à bord de petits bateaux, contre 45 700 en 2022, les sondages avant les législatives, attendues d’ici à janvier 2025, donnent les conservateurs largement battus par l’opposition travailliste.