Echange de prisonniers entre les Etats-Unis et le Venezuela

Les Etats-Unis ont annoncé hier mercredi la libération de dix Américains détenus au Venezuela, en échange de laquelle Joe Biden a accordé sa clémence à Alex Saab, un proche du président vénézuélien Nicolas Maduro accusé de lourdes malversations par la justice américaine. 

Alex Saab a été accueilli en grande pompe à Caracas à l’aéroport puis au palais présidentiel. D’origine colombienne et considéré comme un proche du président Nicolas Maduro, Alex Saab était détenu aux Etats-Unis depuis octobre 2021. L’homme, que de nombreux experts décrivent en cheville ouvrière des affaires financières du Venezuela à l’étranger, avait été extradé en octobre 2021 du Cap-Vert vers les Etats-Unis. Il est accusé par la justice américaine d’avoir mis en place un système de détournement d’aide alimentaire au profit du dirigeant socialiste et de son gouvernement. 

Dans son communiqué, le président américain a indiqué que sur les dix Américains libérés, six étaient détenus par le Venezuela « sans fondement ». Il a également annoncé que les autorités vénézuéliennes avaient remis aux Etats-Unis l’homme d’affaires Leonard Francis, impliqué dans un énorme scandale de corruption touchant la marine américaine. Il avait été arrêté au Venezuela en septembre 2022 après avoir fui la Californie où il était assigné à résidence. 

Selon une ONG du Venezuela, parmi les Américains libérés figurent deux anciens militaires, Luke Alexander Denman et Airan Berry, qui purgeaient une peine de 20 ans pour une tentative ratée de renverser Nicolas Maduro en 2020. 

L’accord passé entre les Etats-Unis et le Venezuela, dans lequel le Qatar a joué un rôle de médiation, voit aussi Caracas libérer au moins vingt prisonniers politiques, parmi lesquels un groupe de syndicalistes arrêtés en juillet 2022 lors de manifestations pour des augmentations de salaire, et condamnés par la suite à 16 ans de prison, ainsi qu’une figure de l’opposition vénézuélienne, Roberto Abdul, accusé de « trahison » et de « conspiration avec une puissance étrangère ». 

Les relations entre Washington et Caracas, très crispées pendant la présidence de Donald Trump, se sont réchauffées récemment. En octobre, pouvoir et opposition vénézuéliens ont trouvé un accord autorisant la présence d’observateurs internationaux lors de la présidentielle de 2024. Washington avait allégé pour six mois ses sanctions économiques imposées en 2019 pour tenter d’évincer Nicolas Maduro du pouvoir.