Le Royaume-Uni envoie un navire militaire au Guyana, en crise avec le Venezuela

Le Royaume-Uni a annoncé hier dimanche l’envoi d’un navire de patrouille militaire en soutien au Guyana, ancienne colonie britannique qui traverse une crise au sujet de l’Essequibo, un territoire riche en pétrole administré par le Guyana et revendiqué en même temps par le Venezuela. 

Dans un communiqué, le ministère britannique de la Défense a fait savoir que le patrouilleur HMS Trent va se rendre ce mois-ci au Guyana, allié régional et partenaire du Royaume-Uni dans le cadre du Commonwealth, pour une série d’engagements dans la région, sans préciser la nature de cette action. 

La BBC a rapporté de son côté, que le patrouilleur britannique doit participer à des manœuvres militaires après Noël avec des unités d’autres alliés du Guyana. Habituellement basé dans la Méditerranée, le HMS Trent avait été envoyé au début de décembre dans les Caraïbes pour lutter contre les trafics de drogue. 

Caracas a réagi à l’annonce de Londres en dénonçant une «provocation», rappelant par le biais de son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez sur le réseau social X les engagements pris par le président vénézuélien, Nicolas Maduro et son homologue du Guyana, Irfaan Ali, lors de leur rencontre le 14 décembre dernier. 

Parmi ces engagements, il y avait ceux de «faire preuve de bonne volonté et à la coexistence pacifique», ou encore «de ne pas recourir à la menace et de n’utiliser la force en aucune circonstance». 

La tension était montée d’un cran entre les deux pays à la suite du lancement en septembre d’appels d’offres pétroliers par le Guyana, puis du référendum, organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela, relatif au rattachement de l’Essequibo. 

Ce territoire de 160.000 kilomètres-carrés riche en pétrole et en ressources naturelles, administré par Georgetown et revendiqué par le Venezuela, couvre les deux tiers de la superficie du Guyana et abrite quelque 125.000 personnes, soit un cinquième de la population du pays. 

Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol, alors que le Guyana argue que la frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris.