L’armée israélienne a révélé mardi dans un communiqué, que «divers outils ont été développés pour envoyer de larges volumes d’eau dans les tunnels » utilisés par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza pour les «neutraliser», tout en assurant ne pas compromettre pour autant l’accès à l’eau potable de la population civile.
Tsahal soutient que « cette capacité a été développée de façon professionnelle, y compris l’analyse des caractéristiques du sol et des canalisations dans les zones concernées pour s’assurer qu’il n’y a aucun dégât sur les nappes phréatiques».
Après les premières propositions d’inondations des tunnels avec l’eau de la mer Méditerranée, certains scientifiques et responsables humanitaires avaient indiqué fin 2023 craindre une contamination des nappes phréatiques par l’eau salée, aux conséquences catastrophiques pour l’accès déjà précaire des Gazaouis à l’eau potable.
La bande de Gaza fait entre six et 12 kilomètres de large, et la salinisation des nappes phréatiques y est déjà un fléau, aggravé par la montée du niveau des eaux des océans.
Le Hamas dispose à Gaza d’un vaste réseau de tunnels. Surnommé « le métro de Gaza » par les militaires israéliens, le dédale de galeries creusées par le Hamas sous la bande de Gaza a d’abord servi à contourner le blocus imposé par Israël après la prise du pouvoir du Hamas dans ce territoire en 2007.
Des centaines de galeries ont été creusées sous la frontière avec le Sinaï égyptien pour faire circuler personnes, marchandises, armes et munitions entre Gaza et le monde extérieur.
Après la guerre de 2014 contre Israël, le Hamas a étendu ce réseau, d’où peuvent surgir ses combattants pour tirer leurs roquettes vers le sol israélien. Plusieurs otages israéliens libérés lors de la trêve du mois de novembre avaient indiqué avoir été retenus dans l’une de ces galeries.
Dans une étude publiée le 17 octobre, l’Institut de la guerre moderne de l’académie militaire américaine West Point évoque 1.300 galeries d’une longueur totale de 500 kilomètres. L’armée israélienne avait affirmé pour sa part début décembre dernier, avoir découvert plus de 800 descentes de tunnels, dont 500 ont été détruites.
Le dédale de couloirs bétonnés, équipés de cuisines avec accès à l’eau, est une véritable obsession pour l’armée israélienne, qui justifie ainsi ses bombardements de nombreux hôpitaux et autres bâtiments civils supposés cacher des tunnels.