Washington réactive les sanctions américaines contre le Venezuela

Les Etats-Unis ont annoncé hier mardi le rétablissement des sanctions contre le secteur pétrolier et gazier vénézuélien à compter d’avril prochain, en représailles contre la confirmation par la Cour suprême vénézuélienne de l’inéligibilité pour 15 ans, de Maria Corina Machado, qui a remporté haut la main la primaire de l’opposition vénézuélienne cet automne avec plus de 2 millions de voix et 92% des suffrages. 

Le porte-parole du département d’Etat américain Matthew Miller a annoncé dans un communiqué, que « les Etats-Unis ne renouvelleront pas la licence autorisant l’achat de pétrole et de gaz vénézuéliens lorsqu’elle arrivera à échéance le 18 avril 2024». 

Toujours en réaction à la même confirmation de la Cour suprême, les Etats-Unis avaient déjà annoncé lundi dernier, qu’ils imposaient à nouveau leurs sanctions à l’encontre de la compagnie publique vénézuélienne Minerven, qui exploite des mines d’or. 

Washington dénonce le non-respect par Caracas des engagements pris en vue de la tenue d’une élection présidentielle cette année, dont la date n’est toujours pas fixée. 

Les autorités américaines avaient allégé les sanctions contre le secteur pétrolier et gazier vénézuélien en octobre dernier après la signature d’un accord à la Barbade entre les représentants du président Nicolas Maduro et ceux de l’opposition dans le but d’organiser une élection présidentielle équitable en 2024. 

Une feuille de route électorale avait alors été fixée pour permettre à tous les partis de sélectionner leurs candidats à l’élection présidentielle. Elle prévoyait aussi la présence d’observateurs internationaux et garantissait que le scrutin se tiendrait au deuxième semestre, mais aucune date n’a été encore été fixée pour le moment. 

Cela représentait une avancée majeure car les négociations entre le pouvoir et l’opposition à ce sujet, étaient au point mort depuis novembre 2022. 

Les Etats-Unis avaient ré-autorisé l’achat de gaz, de pétrole et de l’or vénézuéliens pour une durée de six mois, avec prolongation à la clé si la situation politique était jugée satisfaisante, ce qui représentait une bouffée d’air pour le pays, en proie à une crise majeure depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro en 2018, entraînant au passage, un durcissement des sanctions américaines.