Mawazine: Un foisonnement de rythmes du Monde illuminé par l’hologramme de la diva Oum Kalthoum

La 19ème édition du festival Mawazine Rythmes du Monde s’est poursuivie le weekend, au grand bonheur de dizaines de milliers de spectateurs qui ont massivement investi les différentes scènes de Rabat, alors que le Théâtre national Mohammed V a été illuminé, dimanche soir, par l’hologramme de la légendaire Oum Kalthoum.

Quand la diva égyptienne de la chanson arabe fit sa première apparition, sur la même scène, devant le public marocain il y a environ 56 ans (le 12 mars 1968), son concert avait alors suscité un enthousiasme inégalé. À Mawazine 2024, son retour sur scène a été tout aussi mémorable, voire encore plus marquant.

Un engouement qui ne peut s’expliquer que par l’attachement à une artiste d’exception, profondément enracinée dans son art, dont le legs musical classique continue de captiver les amateurs de toutes générations, même après sa disparition il y a 49 ans (le 3 février 1975).

Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 19è édition de Mawazine (21-29 juin), organisée à l’initiative de l’association Maroc Cultures, propose cette année une programmation riche avec à l’honneur de grandes stars de la chanson marocaine, africaine, orientale et occidentale.

Ainsi, une avalanche de beats K-Pop s’est abattue dimanche sur la scène survoltée OLM Souissi à Rabat, emportant le public dans une énergie haletante lors d’une soirée musicale avec deux têtes d’affiche. Le DJ Alawn et l’octuor coréen Ateez, deux icônes de ce concert flamboyant, ont gratifié le public non seulement par des arpèges et des rythmes entraînants, mais également par des chorégraphies joliment exécutées.

Sur la scène Bouregreg, face à un jeune public enthousiaste et infatigable, les rappeurs et chanteurs Yamê et Luidji ont livré, dimanche soir, des concerts époustouflants où les rythmes et les sonorités se sont mêlés créant une ambiance festive incomparable.

Dimanche soir toujours, mais sur la scène de Chellah, le groupe argentin Cuarteto Tafi a fait vibrer le public aux rythmes de mélodies latines, alors que sur la scène Nahda, Balqees Fathi a confirmé sa grande histoire d’amour avec le Maroc.

Vêtue d’une somptueuse « Takchita » dorée richement ornée et d’un « Selham » à la marocaine, la célèbre star yéménite a fait une entrée majestueuse sous un tonnerre d’applaudissements d’un public conquis d’avance et des youyous comme le veut la tradition marocaine.

Dès les premières notes, l’interaction entre le public et Balqees a été immédiate, en démarrant avec une chanson classique du répertoire marocain, »Hiya, Hiya » de feue Hajja El Hamdaouia.

Samedi soir, c’était le chanteur cairote Ahmed Saad qui a fait vibrer le public de la scène Nahda, le temps d’un spectacle émaillé de sonorités populaires égyptiennes.

Au cours d’une conférence de presse, l’artiste égyptien a confié que chanter au Maroc a « une saveur particulière », qualifiant le public marocain d’« exceptionnel ».

De son côté, le chanteur syrien Badr Rami, virtuose des Chants d’Alep et des Mouachahates, a gratifié son public d’un florilège de mélodies et de partitions puisées dans le répertoire du patrimoine authentique du Tarab.

Badr Rami, fils du célèbre violoniste syrien le maestro Mohamed Rami Zeitouni, a plongé l’audience dans une ambiance festive par sa voix de ténor, en interprétant de manière magistrale des chants inspirés du même style musical du grand Sabah Fakhri.