Depuis la chute du régime syrien de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, les autorités libanaises intensifient les arrestations et extraditions de partisans de l’ancien président vers leur pays d’origine.
Parmi ces militaires déserteurs, des dizaines d’officiers et de soldats de l’armée syrienne ont été capturés ces derniers jours et transférés vers la Syrie par le poste frontière d’Arida, dans le nord du Liban. Ces arrestations illustrent une collaboration renforcée entre Beyrouth et les nouveaux dirigeants de Damas, dirigés par le chef du mouvement Hayat Tahrir al-Cham (HTC).
La situation au Liban étant tendue, de nombreux partisans de l’ancien régime parviennent à fuir à l’étranger via l’aéroport de Beyrouth, alors que d’autres tentent de traverser discrètement les montagnes frontalières pour échapper à l’arrestation. Depuis la chute de l’ancien régime, des dizaines de milliers de Syriens fidèles à Bachar al-Assad se réfugient au Liban, craignant les représailles du HTC.
Samedi 28 décembre, environ 70 Syriens civils et militaires ont été arrêtés à un barrage sur un axe reliant le nord du Liban à Beyrouth. Ceux identifiés comme proches de l’ancien régime ont été rapidement transférés aux autorités syriennes à Damas.
Dans la même journée, un bus transportant des Syriens a été intercepté près de Tripoli, à la périphérie de Bab al-Tebbaneh, une zone historiquement opposée au régime d’Assad. La scène s’est déroulée sous le regard d’une foule en colère, exigeant que les passagers soient remis à l’armée libanaise.
Ce climat de méfiance et d’hostilité est exacerbé par des années de tension entre les populations libanaises pro et anti-Assad. Le lendemain, un incident similaire s’est produit dans la région du Akkar, un territoire frontalier qui a longtemps servi de sanctuaire pour les opposants au régime syrien.
À mesure qu’il consolide son contrôle sur le pays, le nouveau pouvoir à Damas cherche à renforcer sa légitimité en traquant les figures de l’ancien régime et à démontrer sa capacité à gouverner, notamment en arrêtant les anciens dignitaires du régime Assad.
Alors que la région tente de se stabiliser après des années de guerre civile syrienne, le sort des partisans de l’ancien régime reste incertain. Pour beaucoup, le passage au Liban, autrefois perçu comme une porte de sortie, s’apparente désormais à un piège.