Le bras de fer entre la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni et une partie de la magistrature s’intensifie, principalement autour de la question migratoire.
Le vendredi 31 janvier, les juges italiens ont infligé un troisième revers à la présidente du Conseil des ministres, compromettant une fois de plus la mise en œuvre de son projet controversé d’externalisation des centres d’accueil des migrants en les transférant en Albanie.
Alors que le gouvernement espérait pouvoir transférer rapidement des migrants en situation irrégulière vers ces centres, les décisions judiciaires successives maintiennent ces installations vides, du moins pour le moment.
Face à cette impasse, Giorgia Meloni et son gouvernement d’extrême-droite tentent de retourner la situation à leur avantage sur le plan politique. Ils accusent la magistrature de s’opposer à la volonté démocratique et de faire obstacle à la souveraineté nationale.
Ce discours s’inscrit dans une stratégie plus large visant à discréditer une partie des juges et à rallier l’opinion publique autour de l’idée que certaines institutions freinent les réformes promises par la coalition au pouvoir.
Ce conflit intervient alors que le gouvernement Meloni est également sous le feu des critiques pour son rôle dans l’extradition controversée, le 21 janvier, d’un responsable libyen recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire, sur fond d’accusations d’abus et de manquements aux engagements internationaux.
En toile de fond, une réforme majeure de la justice se prépare, nourrissant les inquiétudes de l’opposition et d’une partie des magistrats. Ce projet, perçu par certains comme une tentative de contrôle accru sur le pouvoir judiciaire qui risque d’accentuer davantage les fractures institutionnelles en Italie.