Sous la pression des organisations internationales de défense de l’environnement, le Japon adopte un plan climat révisé, fixant des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre notamment en tablant sur l’énergie nucléaire.
Le pays s’engage ainsi à diminuer ses émissions de 60 % d’ici à 2035 et de 73 % d’ici à 2040, par rapport aux niveaux de 2013. Ces nouvelles cibles s’alignent sur les engagements de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Toutefois, la quatrième économie mondiale peine encore à accélérer sa transition énergétique.
Le Japon, signataire du protocole de Kyoto de 1997, premier accord international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, n’a jamais pleinement atteint ses engagements. Actuellement, il est considéré comme le pays du G7 ayant le mix énergétique le plus polluant. Après avoir initialement fixé son objectif de réduction à 26 % d’ici à 2030, il l’avait revu à 46 % en 2021, avant d’annoncer ces nouvelles ambitions pour 2040.
Les scientifiques ont averti que le Japon devait réduire de 81% ses émissions d’ici 2035 pour s’aligner sur l’objectif de 1,5°C (…) Le Premier ministre Shigeru Ishiba a succombé à la pression du monde industriel redevable aux intérêts des combustibles fossiles », s’est-il désolé, dénonçant « un échec majeur (…) pour une transition vers un avenir d’énergie renouvelable juste et équitable.
Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 et l’arrêt de ses réacteurs, le Japon a largement recours aux centrales à charbon, qui couvraient encore 70 % de ses besoins électriques en 2023. Pour respecter ses engagements climatiques, le pays mise désormais sur la relance du nucléaire.
Le redémarrage progressif des réacteurs devrait permettre d’assurer plus de 20 % de la production électrique nationale et de réduire sa dépendance aux importations d’énergies fossiles, qui s’élèvent à plus de 400 millions de dollars par jour.