Déjà confrontée à des paiements retardés de la part des États-Unis et de la Chine, ses deux principaux contributeurs, l’Organisation des Nations unies subit désormais un affaiblissement global de ses financements.
La baisse des contributions aux budgets humanitaires et les récentes coupes budgétaires fragilisent l’ensemble de l’institution, poussant son secrétaire général, Antonio Guterres, à engager une nouvelle vague de réformes.
Le 12 mars, Antonio Guterres a présenté l’initiative ONU80, soulignant la nécessité pour l’organisation de remplir « efficacement ses objectifs » tout en étant redevable aux « contribuables du monde entier » qui la financent.
Le choix des termes utilisés par Guterres s’aligne avec le discours prôné par l’administration américaine, reflétant des préoccupations exprimées par Donald Trump et son équipe.
Selon Daniel Forti, analyste au sein du think tank International Crisis Group, cette réforme ne peut être dissociée du contexte politique actuel à Washington. Toutefois, il précise que les États-Unis ne sont pas les seuls à exiger un repositionnement de l’ONU. L’Union européenne, par exemple, réoriente ses budgets vers la défense et ses propres priorités stratégiques.
Par ailleurs, de nombreux pays expriment leur frustration face au manque de financement du Nord global pour le développement et l’aide humanitaire. Ainsi, si les États-Unis se montrent les plus visibles dans cette demande de réforme, d’autres nations partagent des préoccupations similaires. À ce jour, aucune échéance n’a été fixée pour l’achèvement de l’audit lié à ONU80.