Le Maroc a été désigné, mercredi à Genève, par l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour organiser, en 2026, la sixième Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants, qui permettra de définir l’action à mener collectivement afin d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU et contribuer à l’élaboration des processus prévus pour l’après-2030.
Désigné par acclamation des membres du Conseil d’administration de l’OIT, le Royaume est le premier pays arabe à accueillir cet événement mondial. Cette conférence sera aussi l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre des conclusions du deuxième Sommet mondial pour le développement social, prévu en novembre 2025 à Doha, en ce qui concerne le travail des enfants et ses causes profondes.
Dans ce contexte, la sixième Conférence mondiale au Maroc, permettra de dresser le bilan des progrès accomplis et des problèmes rencontrés depuis la cinquième Conférence mondiale, tenue à Durban en mai 2022. La Conférence devrait ainsi renforcer l’engagement de toutes les parties prenantes à intensifier la lutte contre le travail des enfants et favoriser la cohérence de l’action menée aux niveaux national, régional et mondial.
Depuis la cinquième Conférence mondiale, des progrès ont été réalisés par les mandants de l’OIT dans certains pays et certaines régions, tant du point de vue de la législation que de la pratique. Toutefois, l’engagement collectif à mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes d’ici à 2025, énoncé dans la cible 8.7 des ODD, ne sera pas tenu.
Si la convention sur les pires formes de travail des enfants est universellement ratifiée depuis 2020, seulement trois nouvelles ratifications de la convention sur l’âge minimum ont été enregistrées depuis 2022 (Australie, Bangladesh et Liberia). Pour parvenir à la ratification universelle, la convention doit encore être ratifiée par 11 États Membres.
Selon les dernières estimations mondiales sur le travail des enfants, publiées en 2021, la lutte mondiale contre le travail des enfants est dans une phase critique. Alors que les progrès dans ce domaine ont complètement cessé entre 2016 et 2020, après avoir déjà considérablement ralenti au cours des quatre années précédentes, la pandémie de COVID-19 et d’autres crises mondiales, régionales ou nationales menacent d’éroder encore davantage les acquis antérieurs.