Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu du parti CHP de l’opposition, a été officiellement désigné ce lundi 24 mars, par son parti, comme candidat à l’élection présidentielle de 2028 le lendemain de sa suspension de ses fonctions et de son incarcération pour des accusations de «corruption».
Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation de l’opposition, a organisé une élection primaire lors de laquelle Imamoglu, grand opposant au président Recep Tayyip Erdogan, était l’unique candidat.
Parallèlement, la contestation ne faiblit pas en Turquie depuis son incarcération. De nouveaux appels à manifester ont été lancés pour lundi soir, marquant ainsi le sixième jour consécutif de mobilisation.
Ekrem Imamoglu a passé sa première nuit en détention à Silivri, à l’ouest d’Istanbul, après avoir été démis de ses fonctions pour «corruption», des accusations qu’il réfute fermement en dénonçant ce qu’il qualifie d’«exécution sans procès».
Dans un message relayé par ses avocats, il a déclaré : « Je suis là. Je porte une chemise blanche et vous ne pourrez pas la salir. Mon poignet est solide et vous ne pourrez pas le tordre. Je ne reculerai pas d’un pouce. Je gagnerai cette guerre».
Son arrestation a déclenché une vague de protestations d’une ampleur inédite depuis le mouvement contestataire de Gezi en 2013. Dimanche soir, comme chaque jour depuis son interpellation mercredi, des dizaines de milliers de manifestants ont convergé vers l’hôtel de ville d’Istanbul en signe de soutien au maire déchu.
Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs interpellations lors des rassemblements et de nouvelles arrestations ont eu lieu lundi matin, selon les médias turcs.
Par ailleurs, l’association turque de défense des droits humains « MLSA » a rapporté l’arrestation de dix journalistes turcs, dont un photographe de l’AFP, à leur domicile à Istanbul et à Izmir, la troisième ville du pays.