Alors que les efforts diplomatiques butent sur le refus persistant de Moscou d’engager des négociations de paix, l’Union européenne prépare un 17e paquet de sanctions contre la Russie, a annoncé hier jeudi 1er mai, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d’une rencontre à Washington avec son homologue américain, Marco Rubio.
À l’issue d’un entretien qualifié d’ »échange sans filtre », Barrot a indiqué que l’Europe accompagnerait l’initiative américaine de durcissement des mesures restrictives contre Moscou.
« Nous tentons de coordonner, à la fois sur la substance et le calendrier, ces deux paquets de sanctions », a-t-il déclaré à la presse, évoquant une proposition du sénateur républicain américain, Lindsey Graham, soutenue par près de 70 élus démocrates et républicains.
Le président des États-Unis, Donald Trump n’a pas exclu de nouvelles sanctions si la Russie refuse tout accord de paix avec Kiev.
« Le seul obstacle à la paix aujourd’hui, c’est Vladimir Poutine », a insisté Barrot, soulignant que l’Ukraine avait « tenu sa part du marché » en acceptant un cessez-le-feu sans conditions et en signant un accord sur les minerais critiques avec les États-Unis.
Le chef de la diplomatie française n’a pas écarté un possible partenariat économique avec l’Ukraine, évoquant l’ »expertise » française en matière de terres rares, ajoutant que « nous examinons les opportunités dans l’intérêt mutuel des deux pays ».
Dans un communiqué, le département d’État américain a réaffirmé l’engagement des États-Unis à « collaborer étroitement avec la France et l’Europe » pour une paix durable en Ukraine, tout en appelant le Vieux Continent à déployer « les ressources et la volonté politique nécessaires ».
Cependant, malgré leur alliance historique, Washington et Paris traversent une période de contentieux, notamment sur les droits de douane et les pressions américaines en matière de défense.
Barrot a plaidé pour une « désescalade » commerciale entre Paris et Washington et rappelé l’appel du président Emmanuel Macron à une « autonomie stratégique européenne », y compris au sein de l’OTAN.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans une phase critique, cette coordination renforcée entre Européens et Américains marque une nouvelle étape dans la pression économique contre Moscou.