Le Premier ministre britannique, Keir Starmer a dévoilé lundi 12 mai, une réforme majeure des règles d’immigration, marquant la fin de ce qu’il qualifie d' »expérience migratoire ratée ». Ces mesures visent explicitement à réduire l’immigration nette tout en renforçant son utilité économique pour le Royaume-Uni.
Lors d’une conférence de presse à Downing Street, le dirigeant travailliste a fustigé l’héritage des conservateurs déplorant que « nous avons connu des niveaux d’immigration records sans croissance économique correspondante ». Les nouvelles règles ciblent principalement l’immigration légale, qui représente 85% des flux entrants.
Les nouvelles mesures prévoient plusieurs changements majeurs à savoir: un renforcement des exigences linguistiques pour les titulaires de visas et leurs familles, une priorité accrue donnée aux candidats britanniques dans les processus de recrutement, ainsi qu’une révision complète du système des visas de soignants, un secteur particulièrement dépendant de la main-d’œuvre étrangère.
Ces réformes s’inscrivent dans la volonté du gouvernement Starmer de réduire la dépendance aux travailleurs étrangers tout en garantissant une meilleure intégration des immigrés légaux présents sur le sol britannique.
« Vivre au Royaume-Uni est un privilège qui se mérite, pas un droit automatique », a martelé le Premier ministre, annonçant également un durcissement des expulsions pour les criminels étrangers.
La ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a accusé l’ancien gouvernement d’avoir créé « un système en échec » après le Brexit, avec une immigration nette ayant quadruplé entre 2019 et 2023.
Cette réforme intervient dans un climat politique volatile. Le parti Reform UK de Nigel Farage, qui prône une ligne dure en matière d’immigration, a récemment devancé les conservateurs lors d’élections locales. Un sondage IPSOS le place désormais comme principal opposant aux travaillistes.
Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de réduire la dépendance aux travailleurs étrangers peu qualifiés. « Les entreprises doivent investir dans la formation des Britanniques », insiste Starmer.
Les secteurs comme la santé et les services sociaux, qui emploient 25% de personnel étranger, redoutent cependant des pénuries de main-d’œuvre. Le nouveau « système à points » devrait être détaillé dans les prochaines semaines.
Avec cette réforme, le gouvernement Starmer tente un équilibre délicat entre promesses électorales et réalités économiques, tout en répondant à la montée de l’extrême-droite sur le terrain migratoire.