Le Roi Charles III d’Angleterre prononcera le discours du Trône à Ottawa dans un contexte géopolitique tendu

Le roi Charles III d’Angleterre s’apprête à prononcer ce mardi 27 mai, le discours du Trône lors de la séance d’ouverture du Parlement canadien à Ottawa, une première historique pour un souverain britannique en exercice. 

La visite officielle qu’effectue le souverain britannique au Canada à l’invitation du Premier ministre, Mark Carney, intervient dans un contexte de tensions accrues entre le Canada et les États-Unis autour des taxes douanières, et revêt une portée symbolique.

Habituellement déléguée au gouverneur général, représentant de la Couronne au Canada, cette allocution royale sera exceptionnellement prononcée par le monarque lui-même. 

Si les mots prononcés seront ceux du roi, le contenu du discours aura été minutieusement préparé par le cabinet du Premier ministre canadien, détaillant les priorités de son nouveau gouvernement de centre-gauche. 

Parmi les annonces attendues figurent les grandes orientations économiques promises par Mark Carney, qui ambitionne de lancer «la plus grande transformation de l’économie canadienne depuis 1945».

Pour Félix Mathieu, politologue à l’Université du Québec en Outaouais, la présence du Roi Charles III sur le sol canadien, constitue un «symbole extraordinaire», rappelant que seules deux allocutions similaires ont été prononcées par un souverain britannique depuis 1957. 

«Ce qui sera particulièrement intéressant, c’est tout ce qui entourera ce discours» , souligne-t-il, estimant qu’il s’agira d’un «message à l’adresse de Donald Trump» pour signifier que le Canada «n’est pas isolé» et que le Royaume-Uni est solidaire avec Ottawa.

La visite royale, accueillie avec enthousiasme par de nombreux Canadiens, a débuté lundi par des bains de foule parmi la population, dont une escapade sur un marché local et une démonstration de danse autochtone. 

Mardi, le couple royal sera conduit en calèche par la Gendarmerie royale du Canada vers l’ancienne gare abritant le Sénat, sous les honneurs militaires et une salve de 21 coups de canon.

Entre protocole et géopolitique, cette allocution sans précédent marquera autant l’histoire constitutionnelle canadienne que les relations internationales du pays.