Le tissu économique au Maroc comptait environ 2,03 millions d’unités de production informelles (UPI) en 2023, en augmentation de plus de 353.000 unités par rapport à 2014, le commerce constituant la principale activité, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Cette hausse est principalement urbaine, 77,3% des UPI étant localisées en milieu urbain, avec une forte concentration dans la région de Casablanca-Settat (22,7%), explique le HCP dans une Enquête nationale sur les unités de production opérant dans l’informel 2023/2024, publiée mercredi, et qui concerne toutes les unités de production non agricoles .
Le commerce constitue la principale activité, avec 47% des UPI, bien que sa part ait diminué au profit d’une progression des services (28,3%) et du BTP (11,6%). Les UPI sont majoritairement de très petite taille, 85,5% sont constituées d’une seule personne.
En outre, plus de la moitié des UPI (55,3%) n’ont pas de local professionnel fixe, et une proportion de 4,6% exerce à domicile.
L’industrie se distingue avec 56,5% d’UPI disposant d’un local professionnel et compte également 22,5% d’unités travaillant à domicile. Le BTP est le secteur qui abrite la proportion la plus élevée d’activités sans local professionnel fixe (90,2%) majoritairement exercées chez le client.
Selon le HCP, l’exercice de l’activité informelle hors local professionnel est souvent lié à des contraintes financières (42,9%) ou par la nature même de l’activité exercée (42,5%), notamment dans les secteurs du transport et de la construction.
Par ailleurs, l’enregistrement administratif des UPI demeure limité, malgré quelques signes d’amélioration. Les taux d’enregistrement administratif restent globalement faibles, puisque seuls 14,2% des UPI sont inscrites à la taxe professionnelle, 9,8% sont affiliées à la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), 7,5% sont enregistrées au registre du commerce, 6,2% sont affiliées au régime de la contribution professionnelle unique (CPU) et à peine 1,7% bénéficient du statut d’auto-entrepreneur.
Cette enquête concerne toutes les unités de production non agricoles ne disposant pas d’une comptabilité conformément à la réglementation comptable en vigueur au Maroc. Elles sont ainsi une partie de l’économie non observée.
Ladite enquête, à l’instar de celle de 2014, n’inclut pas les activités illicites ou illégales, ni la production volontairement non déclarée pour éviter les obligations fiscales ou administratives, au sein d’unités de production opérant dans le secteur formel.
La réalisation de l’enquête a nécessité une approche en deux phases pour l’identification des unités informelles et ce, en raison de l’absence d’une base de sondage qui couvre toutes les composantes de ce secteur (unités localisées, unités sans local et unités exerçant à domicile).
Cette approche a consisté d’abord à identifier un échantillon des unités de production informelles à partir de l’enquête nationale sur l’emploi et d’enquêter dans une deuxième phase, sur les unités identifiées.