Nucléaire iranien : Téhéran s’apprête à reprendre les négociations avec Paris, Londres et Berlin

L’Iran participera vendredi à une nouvelle session de discussions sur son programme nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, a annoncé lundi, le ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Cette rencontre, prévue à Istanbul, intervient un mois après un conflit éclair de 12 jours avec Israël et les États-Unis.

« En réponse à la demande des pays européens, l’Iran a accepté de tenir une nouvelle séance de pourparlers », a déclaré le porte-parole du ministère, Esmaïl Baghaï. L’objectif est de relancer un processus diplomatique gelé depuis les frappes menées en juin par Israël et les États-Unis sur des sites militaires et nucléaires iraniens.

Les trois pays européens, également appelés E3, continuent de « travailler intensivement à une solution diplomatique durable et vérifiable », selon une source diplomatique allemande. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé dimanche sur le réseau X que « l’Iran a prouvé sa capacité à résister, mais reste ouvert à une diplomatie réciproque et de bonne foi ».

L’Iran est accusé par les puissances occidentales et Israël de vouloir se doter de l’arme nucléaire — ce que Téhéran dément, en soulignant son droit à développer un programme à vocation civile.

En parallèle, le président russe Vladimir Poutine a rencontré dimanche à Moscou Ali Larijani, conseiller du guide suprême iranien. Cette réunion, tenue secrète jusqu’à son annonce, visait à évaluer la situation régionale et à évoquer les perspectives de règlement politique.

Malgré une relation stratégique avec Téhéran, Moscou adopte une posture mesurée depuis les frappes israélo-américaines. Elle a récemment démenti avoir encouragé l’Iran à accepter un compromis avec Washington.

L’accord nucléaire de 2015, signé par l’Iran, plusieurs puissances occidentales, la Chine et la Russie, est désormais en péril. L’Union européenne menace d’activer le mécanisme de « snap-back », rétablissant automatiquement les sanctions en cas de manquements iraniens. Téhéran rejette cette option, qu’il juge « sans fondement moral ni légal ».