Le président russe, Vladimir Poutine a mis en garde jeudi contre la «militarisation croissante de l’Europe», promettant que Moscou apporterait une réponse à la hauteur des menaces qu’il perçoit.
Cette déclaration intervient dans un contexte de forte augmentation des budgets de défense des pays européens, une tendance accélérée depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par l’armée russe en 2022.
S’exprimant lors d’un forum économique à Sotchi, le chef du Kremlin a assuré que la réponse russe serait « pour le moins, très convaincante ». Tout en se présentant en puissance réactive, il a affirmé : « Je dis bien la réponse. Nous n’avons nous-même jamais initié une confrontation militaire».
Le dirigeant russe a également fustigé le rôle des pays européens dans le conflit ukrainien, les accusant d’entraver un règlement pacifique et de mener une « escalade permanente ». Retraçant les racines de la crise actuelle, il a pointé du doigt l’héritage de la Guerre froide, reprochant à l’Occident d’avoir tenté d’imposer « à tous des conceptions unilatérales et subjectives de la sécurité ».
Selon lui, cette dynamique est devenue « la véritable cause originelle non seulement du conflit ukrainien, mais aussi de nombreux autres conflits graves », plaidant pour l’avènement d’un « monde multipolaire ».
Dans un registre plus conciliant, Vladimir Poutine a évoqué les relations avec les États-Unis, où le président Donald Trump affiche une volonté de rapprochement.
Reconnaissant que les deux pays avaient «pas mal de divergences», une situation qu’il juge «normale» pour de grandes puissances, il a salué une « approche rationnelle » de la part de la nouvelle administration américaine, estimant qu’elle était guidée par « les intérêts de son pays ».
Ce double discours, mêlant fermeté envers l’Europe et ouverture calculée envers Washington, illustre la stratégie du Kremlin pour naviguer dans un environnement international profondément recomposé par sa guerre en Ukraine.