La Pologne reste exclu du système européen de relocalisation des demandeurs d’asile en raison d’un afflux massif des réfugiés Ukrainiens

La Pologne restera temporairement exemptée du mécanisme obligatoire de relocalisation des demandeurs d’asile prévu par le Pacte migratoire de l’Union européenne (UE), tant qu’elle continuera d’accueillir un afflux massif de réfugiés ukrainiens, a affirmé vendredi le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, lors d’un entretien accordé à la chaîne Tv privée Polsat News.

Sikorski a rappelé que la présence de millions d’Ukrainiens sur le territoire polonais constitue une «forte pression migratoire», une réalité également reconnue par la Commission européenne. «Tant que nous accueillons un grand nombre de réfugiés, l’Europe doit faire preuve de solidarité», a-t-il déclaré, soulignant que Bruxelles admet désormais cette situation particulière.

Le Pacte migratoire européen, qui entrera progressivement en application, prévoit un système de solidarité entre les 27 Etats membres de l’UE. Chaque gouvernement devra contribuer au dispositif selon l’une des trois options : accueillir des demandeurs d’asile relocalisés, verser une compensation financière ou fournir une aide opérationnelle aux frontières extérieures de l’Union européenne.

La Pologne fait partie des six États membres pouvant solliciter une dérogation, en raison d’une « pression migratoire accrue » constatée par la Commission. Figurent également sur cette liste l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque et l’Estonie, tous ayant accueilli un nombre significatif de personnes fuyant la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Jeudi, le vice-ministre de l’Intérieur, Maciej Duszczyk, a confirmé que Varsovie avait déposé une demande officielle visant une exemption totale du mécanisme de solidarité. Ce dossier sera examiné lors du Conseil « Justice et affaires intérieures » des 8 et 9 décembre. Aucun calendrier précis n’a toutefois été garanti. 

« Nous verrons si le processus aboutit alors », a déclaré Duszczyk, tout en se disant confiant quant à l’issue. À ses yeux, il n’existe « aucun danger » susceptible d’empêcher l’approbation de la demande polonaise, les ministres de l’UE devant statuer d’ici la fin de l’année.