Sahara: le Conseil de sécurité cherche à circonscrire la crise entre le Maroc et Ban Ki-moon

La tension entre le Maroc et Ban Ki-moon est-elle en train d’être circonscrite après la réunion, jeudi soir, du Conseil de sécurité ? Ce dernier a déploré l’existence d’un « malentendu », au moment où le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, affirme que le Royaume est « en désaccord avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et non pas avec l’Organisation des Nations Unies ».

conseil-securiteSi le président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur angolais Ismael Gaspars Martins, parle d’un « léger malentendu entre l’ONU et le gouvernement », Salaheddine Mezouar, a tenu à préciser que le malentendu était uniquement avec Ban Ki-Moon, dont les gestes et propos constituent une violation du devoir de neutralité attendu du Secrétaire général des Nations unies.

Ban Ki-Moon avait justifié l’utilisation du mot « occupation » au Sahara Marocain par des considérations « personnelles ». Ce à quoi Mezouar a répliqué que le secrétaire général cherchait à « orienter l’opinion publique internationale et les membres du Conseil de sécurité sur la base de son affect personnel »…

Le Chef de l’exécutif, Abdelilah Benkirane, avait lui aussi, expliqué en Conseil de gouvernement jeudi, que le Maroc n’entretenait aucune animosité à l’égard de Ban Ki-Moon ou des Nations unies, mais restait attaché à son droit naturel sur son Sahara.

A New York, le débat au Conseil de sécurité a été marqué par les interventions des pays soutenant le Maroc, en particulier la France, l’Espagne, l’Egypte, le Japon et le Sénégal, d’une part, et de l’autre, les Etats Unis qui ont critiqué la décision du Royaume de réduire le personnel civil et politique de la Minurso.

En tout cas, le Conseil de sécurité n’a pas exprimé de soutien public à Ban Ki-moon, ni demandé au Maroc de revenir sur sa décision de réduire le personnel civil et politique de la Minurso et de stopper l’aide financière à la mission onusienne.

Plutôt conciliant, l’ambassadeur angolais qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, a indiqué que chaque membre du Conseil allait dialoguer individuellement avec le Maroc pour tenter de «stabiliser la situation» et de «la faire évoluer de manière positive».