Deux hauts cadres du Mouvement unicité et réforme (MUR- Attawhid Wal Islah), l’aile religieuse et le bras idéologique du parti Justice et Développement (PJD- parti islamiste au pouvoir), ont été pris en flagrant délit d’adultère par des éléments de la gendarmerie qui faisaient la ronde ce week-end, au bord de la plage El Mansouria non loin de la ville de Mohammedia.
Ce scandale a rapidement fait le buzz sur la grande toile et sur les réseaux sociaux tellement il est contre-nature vu l’identité, l’âge et le statut social des deux auteurs de cet acte hors-normes et du lieu public où a lieu l’acte incriminé.
Il s’agit du dénommé O.B, un docteur en chariâa (droit canonique) et sa partenaire F.N, une veuve de 52 ans, mère de six enfants, qui occupent respectivement les postes de 1er et 2ème vice-présidente du Mouvement Unicité et Réforme. F.N est de surcroît membre active de l’Organisation du renouveau de la conscience féminine, instance autrefois présidée par Bassima Hakkaoui, l’actuelle ministre PJDiste de la Femme, de la famille et de la solidarité.
Au moment de son interpellation avec son amante dans les bras à bord de sa voiture, le vieux barbu a argué que F.N était son époux en vertu d’un acte orfi (un acte traditionnel non reconnue par la justice marocaine). Même s’ils sont mariés, comme le prétend le conquérant, avaient-ils besoin d’entreprendre une telle aventure à bord d’une voiture et sur un lieu public ? Sans parler de leur âge et de leur statut social.
Le MUR est une association à caractère religieux et caritatif qui a été fondée en 1996, à l’initiative d’Ahmed Raïssouni et d’Abdelilah Benkirane, par la fusion de deux associations : «la Ligue de l’avenir islamique» et «Réforme et renouveau».
Au terme d’une enquête ouverte sur ordre du parquet près le tribunal de première instance de Mohammedia, les deux cadres dirigeants du MUR ont été présentés au lendemain de leur arrestation devant un juge du même tribunal qui a ordonné leur poursuite en état de liberté, et a fixé la date de leur procès au 1er septembre 2016.
Ce scandale survient au mauvais moment, car il risque d’éclabousser de plein fouet la réputation et le crédit de confiance du PJD, le parti du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et ce à quelques semaines avant la tenue des législatives le 7 octobre prochain.