La diplomatie marocaine revient en force dans la région du Grand Maghreb. Et pour cause, le Maroc a été le premier pays arabe à confirmer explicitement son engagement auprès du conseil national de transition (CNT) libyen.
Bien que la reconnaissance officielle du CNT par le royaume n’ait eu lieu que ce lundi 22 août, le Maroc tient, depuis le commencement du soulèvement en Libye, un discours cohérent. Ce dernier a en effet été l’un des principaux pays, à encourager les pays arabes à adopter une position communes en faveur de l’intervention onusienne. Un parcours sans faute donc pour le royaume. Ainsi, comme l’a fait remarqué le président du CNT Mustapha Abdeljalil, les positions du Maroc sont « claires et sans équivoque ».
Le Maroc a été aux avant postes des évènements libyens. Le signal fort qu’il vient d’envoyer en direction de la Libye ne manquera pas, selon certains, de donner un souffle nouveau aux relations maroco-libyennes. Pour bon nombre d’observateurs, s’il y a un perdant dans cette affaire, c’est certainement l’Algérie dans la mesure où l’isolement de ce dernier devrait se voir renforcé par l’initiative marocaine. Un isolement qui a de fortes de chances de dépasser le Maghreb et de s’étendre sur le monde arabe et l’Afrique.
L’Algérie se trouve aujourd’hui dans une situation extrêmement délicate, en grande partie pour avoir manqué l’occasion de soutenir le CNT. De plus, l’appui matériel et financier procuré par Mouammar Kadhafi au Front Polisario n’a pas été de nature à arranger la situation. Certaines voies au sein du conseil national de transition libyen auraient même d’ores et déjà commencé à s’élever pour revendiquer l’expulsion du Front Polisario de l’Union africaine.
Les déclarations respectives de Taieb Fassi Fihri et de Mustapha Abdeljalil lors de la visite du ministre des affaires étrangères marocain à Benghazi ont suscité une lueur d’optimisme. Certains y voient déjà les prémices du retour du Maroc à l’Union Panafricaine. Une sorte de dégel de l’Union du Maghreb Arabe. Pour mémoire, les attitudes algériennes et libyennes avaient grandement contribué au blocage de l’UMA.
A travers ce geste diplomatique le Maroc vient de franchir un grand pas. Les perspectives de l’action maghrébine ne peuvent qu’en être grandement revivifiées. Une action qui irait dans le sens d’un développement économique de la région et ce, en tirant profit des atouts, jusque là quasi inexploités, dont disposent les cinq pays de l’UMA. Le potentiel est grand, le Maroc a tout à gagner en continuant dans sa lancée.
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