On s’attendait à ce que le chef du gouvernement désigné reprenne rapidement les tractations pour la formation du gouvernement après le temps d’arrêt imposé par la bataille triomphale du retour du Maroc à l’Union africaine, mais visiblement Abdelilah Benkirane ne semble pas pressé alors que le pays est sans gouvernement depuis quatre mois maintenant.
On a beau brandir les préjudices de cette situation à tous les niveaux, économique, social, politique, rien n’y fait. Les principaux protagonistes: Benkirane et son vis-à-vis du RNI, Aziz Akhannouch, semblent figés, comme prisonniers de leurs propres stratégies de négociations.
Pourtant, après quatre mois de manœuvres et de négociations infructueuses, les positions de l’un et l’autre sont maintenant connues…, ou presque. Si Benkirane exige la reconduction de la coalition sortante (PJD-RNI-MP-PPS) quitte à accepter d’y joindre l’UC, le président des Indépendants insiste, lui, pour que l’USFP en fasse partie.
Mais, pour le chef du parti islamiste, le parti de la Rose est devenu une «ligne rouge». Il ne l’était pas au début, lorsque Abdelilah Benkirane discutait allègrement avec Driss Lachgar. Alors pourquoi maintenir ? Mystère. C’est à se demander si la situation d’enlisement actuelle relève de la politique ou tout simplement du combat des ego.