Le Chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani a passé un week-end très chargé à finaliser la liste des ministres devant faire partie de l’exécutif, qui sera ensuite présenté au roi pour être investi.
Les rumeurs les plus contradictoires circulent sur les noms des futurs ministres selon les attentes et les ambitions des uns et des autres. Mais, il est acquis que les départements stratégiques iront au RNI de Aziz Akhannouch et au PJD, les deux poids lourds du futur exécutif, ainsi qu’aux technocrates.
Les quatre autres formations de la coalition où se côtoient islamistes, conservateurs, progressistes et libéraux, se partageront le reste des portefeuilles. Au vu du nombre de partis, il ne sera probablement pas possible d’avoir une équipe réduite.
D’où le nombre important de ministères délégués et de secrétariats d’État qui auraient été créés, d’après les informations distillées par les médias proches des partis concernés.
Du côté de l’USFP, son Premier secrétaire Driss Lachgar ne devrait pas faire partie de la nouvelle équipe. Ce serait la concession faite par le parti de la Rose pour entrer au gouvernement, et une demi-satisfaction pour le PJD, dont le chef Abdelilah Benkirane avait opposé une fin de non recevoir obstinée à la personne de Driss Lachgar.
La bonne nouvelle est que la femme serait mieux représentée dans ce gouvernement qu’elle ne l’était dans le précédent. Là aussi, une réponse positive aux appels de la société civile pour l’encouragement de la parité.
Ainsi, le nouveau gouvernement devrait être investi par le souverain très prochainement, probablement avant l’ouverture de la session printanière du Parlement, le 14 avril. Pourtant, l’opinion publique ne suit plus avec le même intérêt le feuilleton gouvernemental, visiblement lassée par près de six mois d’attente.
Cela s’est traduit par une période de blocage politique sans précédent, qui a vu s’affronter les partis dans une logique partisane où l’intérêt du pays n’était pas toujours la priorité.