Moncef Belkhayat, le tonitruant membre du bureau exécutif du RNI et titulaire du portefeuille de la jeunesse et des sports dans le gouvernement El Fassi, a vraisemblablement jeté l’éponge et ne se présentera pas à la députation et ce, à moins d’un mois des législatives anticipées prévues en ce mois de novembre. Le plus jeune ministre du gouvernement du vieux Abbas El Fassi, a préféré, paraît-il, «se passer des législatives pour se présenter aux élections régionales, en mars 2012».« Je ne suis pas candidat pour les prochaines élections législatives. Par contre, je compte me présenter aux régionales ». Pour expliquer son choix, Moncef confie à la presse, qu’aujourd’hui, « la vraie bataille de la jeunesse marocaine doit se faire au niveau des élections locales et régionales (et non nationales) pour que l’apprentissage de la politique se fasse à la base ». Curieux discours de la part de celui qui avait changé d’étiquette à la dernière minute en transhumant du Parti de l’Istiqlal vers le Rassemblement National des Indépendants, pour pouvoir décrocher son portefeuille ministériel. M. Belkhayate, qui n’en est pas à un retournement de veste près, estime cette fois-ci que « c’est à l’échelle locale que devra se jouer la bataille à moyen et long terme ».Un engouement nouveau pour la chose locale et autant d’explications et de justifications qui, selon des observateurs avertis qui suivent de près l’évolution de ce scrutin, sont peu convaincantes. « Moncef », soutiennent-ils, « a plutôt été forcé de faire machine arrière après avoir été ébranlé ces derniers mois, par des scandales en série, très médiatisés sur les réseaux sociaux (facebook, Twiter, Youtube etc..) ». Parmi ces scandales «l’A8 Gate», le nom donné par les médias à l’affaire de location par son département, d’une Audi A8 pour une traite mensuelle exubérante de 90.000 DH.
Parmi les autres « affaires » qui plombent le ministre , l’octroi par son département d’un marché à une entreprise gérée par l’un des membres de sa famille et l’attribution de plusieurs marchés de construction de centres sportifs à sa belle-sœur, Samia El Ghassal, architecte de son état. Par peur de perdre la face aux législatives, le jeune ministre aurait-il donc choisi de reculer pour mieux sauter ? Selon les mêmes observateurs, malgré un bilan jugé globalement positif à la tête du ministère de la jeunesse et des sports, Belkhayate, ancien directeur central commercial de Méditel et ex-président du directoire d’Atcom (filiale de Finance.com dont le patron est Othman Benjelloun), serait convaincu que son image est trop ternie pour pouvoir postuler à un siège dans le futur parlement, qu’il utiliserait comme passerelle pour briguer un nouveau portefeuille ministériel. « Son élection au suffrage direct est un scénario inenvisageable », estiment les fins connaisseurs des arcanes de la décision r’batie, car ses « protecteurs », notamment dans le monde économique, jugent désormais que Moncef Belkhayate, avec ses outrances et ses atours « Bling Bling » serait désormais devenu infréquentable. Seul piste de sortie pour « Moncef », prendre la tête du RNI, au cas ou son ami « Salah » venait à prendre la tête du gouvernement.