La 4è session de la Grande commission mixte Maroc-Niger, tenue mardi à Rabat, a été fructueuse, les deux pays ayant signé 16 accords de coopération dans plusieurs domaines stratégiques afin de donner un nouvel élan à leur partenariat.
Ces accords qui couvrent les domaines économique, touristique et culturel, ainsi que ceux de la santé, de la formation, de la justice et du transport, ont été signés lors d’une cérémonie co-présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, et le ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, Ibrahim Yacoubou.
Le Maroc est un partenaire « très sérieux et très important » pour le Niger dans plusieurs domaines, a indiqué Ibrahim Yacoubou lors d’une conférence de presse conjointe avec Nasser Bourita. Le ministre nigérien a exprimé la reconnaissance de son pays pour le soutien multiforme du Maroc dans tous les domaines de coopération, notant que ces domaines sont en train de se diversifier et de s’intensifier dans les secteurs du commerce, du transport, des investissements, de la justice et de la formation. Il a, par ailleurs, souligné que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine constituait « un atout supplémentaire et considérable compte tenu du poids politique, historique et économique du Royaume ».
« Notre organisation est renforcée et l’Afrique est renforcée par le leadership que le Maroc prend sur nombre de questions », a affirmé le chef de la diplomatie nigérienne. « Pour le Niger et l’Afrique, la place du Maroc est considérable », a déclaré le responsable nigérien, réitérant le soutien de son pays à l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, qui va constituer, à ses yeux, un « atout supplémentaire ».
Le Maroc a beaucoup de soutien compte tenu du rôle que le Royaume joue au niveau de la région, a relevé M. Yacoubou. La 4e session de la grande commission mixte a permis aussi de présenter le projet d’organisation en 2019 du Sommet de l’UA, a-t-il expliqué, soulignant que le partenariat avec le Maroc et son expérience sont « nécessaires » pour aider le Niger à organiser cette rencontre.
La 4è session de la Grande commission mixte a été également l’occasion de solliciter le soutien du Maroc sur beaucoup de questions et de défis liés au développement, à l’amélioration de certains indicateurs sociaux et à la sécurité dans la région, a-t-il dit.
A ce sujet, M. Bourita a relevé que les deux pays partagent les mêmes conceptions des défis sécuritaires dans le sahel, notant que les actions et initiatives à mener à cet égard concernent 4 niveaux. En premier lieu le bilatéral, puis, ce qui se fait dans la région notamment dans le cadre de l’initiative G5-Sahel que le Maroc a encouragée et le niveau continental dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le trafic d’êtres humains.
La coopération au niveau africain devrait se structurer davantage, devenir plus substantielle et sortir des discours vers une coopération plus opérationnelle, a estimé M. Bourita, avant de passer au 4e niveau qui est celui de la coopération multilatérale dans le cadre de différents mécanismes pour aller vers une logique de coopération et où tout le monde est gagnant.
« Le sahel n’est pas un terrain de concurrence, c’est un terrain de coopération et de concertation des acteurs de la région, des régions voisines et de la communauté internationale », a-t-il martelé. M. Bourita s’est en outre attardé sur l’importance de cette 4e session de la grande commission mixte, qui coïncide avec le 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre le Maroc et le Niger.
Il a aussi insisté sur la solidarité agissante entre les deux pays et les deux visites effectuées par le
Roi Mohammed VI
dans ce pays, rappelant que le Niger est l’un des pays africains qui n’ont jamais reconnu la pseudo Rasd et qu’il était parmi les premiers pays à soutenir le retour du Maroc à l’UA et sa demande d’adhésion à la CEDEAO.