Le ministre sortant de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch a pris tout le monde au dépourvu en annonçant son divorce avec le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI). Un communiqué laconique parvenu dimanche après-midi à la MAP, précise qu’ »après quatre ans d’activité au sein du rassemblement national des indépendants, Aziz Akhannouch a présenté sa démission au parti ». Le député RNIste de Tinzit qui ne dit pas un mot sur les raisons de sa démission, s’est contenté d’assurer qu’il « ne rejoindra pas une autre formation politique ». Depuis le début des tractations en vue de la formation du gouvernement de Abdelilah Benkirane, l’artisan du Plan Maroc Vert, très sollicité pour garder à son portefeuille au sein du nouveau cabinet, a été abordé à ce sujet et à maintes reprises, par de hauts cadres du Parti Justice et Développement (PJD), grand vainqueur des législatives du 25novembre dernier. In fine, il semble qu’Akhannouch aurait cédé à l’offre de Benkirane et ses hommes.
D’ailleurs, la sortie imprévue d’Akhennouch du RNI, même si elle lui fait perdre sa députation comme le stipule l’article 61 de la nouvelle Constitution, vient confirmer son maintien à la tête du ministère de l’Agriculture et de la pêche. Benkirane et l’état-major de son parti ne voyaient pas d’autres candidats parmi la coalition gouvernementale du G4 (PJD, PI, MP, PPS), pour mieux gérer ce portefeuille alors que le Maroc s’apprête à mener de dures négociations avec l’Union européenne pour aboutir à la signature d’un nouvel accord agricole. Pour l’entrée d’Akhannouche dans son cabinet, Benkirane a dû concéder à Abbas El Fassi le département de l’économie et des finances. Par ailleurs, Aziz Akhennouch, un richissime homme d’affaires soussi proche du palais, s’était farouchement opposé dès le départ, à l’alignement de son parti dans le camp de l’opposition, alors que ce dernier s’était classé troisième, en nombre de sièges, derrière le PJD et le Parti de l’Istiqlal.
L’annonce très probablement ce lundi, de la liste définitive de l’équipe gouvernementale de Benkirane qui attend d’être reçu ainsi que son cabinet par le Roi Mohammed VI à Ifrane, va non seulement mettre fin au bon train de spéculations alimentées par les médias, mais elle va surtout mettre en branle les nouvelles institutions du pays qui sont au stand by depuis le scrutin du 25 novembre dernier.
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