La première prise de contacte entre Abdelilah Benkirane et Mariano Rajoy, tous deux fraîchement élus respectivement à la tête du gouvernement marocain et espagnol, semble être pleine de discordes. Selon les premières indiscrétions en provenance du Palacio de la Moncloa, plusieurs sujets qui fâchent comme ceux des enclaves de Sebta et Mellilia, la position du gouvernement de droite sur le Sahara marocain et l’accord agricole Maroc-UE, seront à coup sûr sur la table des discussions entre les délégations des deux pays. Le nouveau président du gouvernement espagnol est attendu le 18 janvier courant, au Maroc, pour sa première visite officielle à l’étranger, respectant ainsi la tradition suivie depuis toujours par ses prédécesseurs. La date de cette visite a été convenue lors de l’entretien qu’a eu, hier mercredi à Madrid, le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo avec le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération, Youssef Amrani.
Selon les observateurs à Rabat, ce n’est pas la visite Rajoy au Maroc en elle-même, qui revêt le plus d’importance, mais c’est plutôt, les questions qui seront abordées lors de cette première rencontre prévue à Rabat. En attendant de connaitre son agenda officiel et définitif, Mariano Rajoy doit rencontrer son homologue marocain, l’islamiste Abdelilah Benkirane et sera probablement reçu par le roi Mohammed VI.
Youssef Amrani a été justement dépêché à Madrid pour peaufiner les détails de la visite de Mariano Rajoy. Amrani a été choisi parce qu’il est bien introduit dans les milieux politique et diplomatique en Espagne où il était consul à Barcelone et secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui siège dans la même ville. Il a été reçu, hier mercredi par le président du gouvernement espagnol et le chef de la diplomatie, José Manuel Garcia Margallo.
Outre les dossiers chauds de Sebta et Mellilia et du Sahara, les discussions des deux délégations porteront également sur les volets de la coopération bilatérale en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Seront également discutés l’accord de pêche Maroc-UE qui a été rejeté dans sa dernière mouture par le parlement européen ainsi que l’accord agricole qui attend d’être ratifié normalement au courant de février prochain. La position du parti populaire (PP- au pouvoir) de Mariano Rajoy est à cette date, négative par rapport aux dossiers des enclaves espagnoles au nord du Maroc et du Sahara et du partenariat Maroc-UE dans le secteur agricole. Par contre pour les autres sujets, le gouvernement de Rajoy perçoit, comme son prédécesseur socialiste, d’un bon œil, les efforts consentis par son voisin du sud. Toute la question est donc de savoir si Benkirane et son chef de la diplomatie, Saâd Eddine Othmani, vont-ils être assez convaincants pour renverser la vapeur dans les questions où planent les divergences entre les deux voisins?