Les relations entre le Maroc et la droite espagnole au pouvoir, incarnée par le Parti Populaire de Mariano Rajoy, ont jusqu’à cette date évolué en dents de scie. En se rendant ce vendredi 3 février à Madrid, pour sa première visite officielle en Espagne, le ministre des Affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani va-t-il ouvrir la voie à une réconciliation historique de la droite espagnole avec le royaume chérifien ? C’est la grande question que taraude l’esprit des spécialistes des rapports maroco-ibériques. Un premier signe du changement de cap est venu de Madrid lorsque Mariano Rayo a choisi le Maroc comme destination pour sa première visite officielle à l’étranger. Dans les coulisses diplomatiques à Rabat, on parle même du prélude d’une lune de miel entre le Parti Populaire et la nouvelle coalition gouvernementale conduite par le chef du Parti islamiste Justice et Développement (PJD), Abdelilah Benkirane. Du côté officiel, la visite d’El Othmani à Madrid, a pour objectif de redynamiser les relations bilatérales. Le gouvernement Benkirane, a assuré ce dernier, est déterminé à renforcer sa coopération avec l’Espagne dans les domaines de la politique étrangère et de la coopération économique et commerciale. Le chef de la diplomatie marocaine qui aura droit à tous les honneurs du « guest star », puisqu’il va être reçu par le roi Juan Carlos 1er au Palais de la Zarzuela ainsi que par les présidents du gouvernement et du parlement, Mariano Rajoy et Jesus Posada, avant d’avoir des entretiens élargis avec son homologue, José Manuel Garcia-Margallo.
Les deux ministres des affaires étrangères devraient explorer toutes les opportunités de conclure de nouveaux accords bilatéraux afin d’étendre la coopération à d’autres domaines. El Othmani profitera de son séjour en Espagne, pour examiner avec son homologue espagnol, un nouveau cadre contractuel avec Madrid et l’Union européenne (UE) afin de mettre en place « un espace économique commun allant au delà du partenariat avancé liant les deux parties ». Certes la partie espagnole va solliciter le soutien du gouvernement marocain pour la conclusion d’un nouvel accord de pêche Maroc-UE, comme elle va aborder l’accord agricole qui attend d’être ratifié incessamment par le parlement européen, bien que sa version actuelle ne plait pas tant aux agriculteurs espagnols qui se plaignent de la concurrence des produits agricoles marocains.
D’ailleurs, le ministre espagnol de l’Agriculture, Miguel Arias Cañete qui était attendu le 9 courant à Rabat, pour se concerter avec son homologue marocain, Aziz Akhennouch sur les dossiers de la pêche et de l’agriculture, mais il a dû reporter son voyage à une date ultérieure, pour des raisons d’agenda « à la fois du ministre et du gouvernement marocain ». A première vue, Rabat et Madrid semblent être désormais sur la même longueur d’onde, il leur suffit juste de trouver un terrain d’entente pour régler tous les problèmes en suspens.
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