L’inauguration ce jeudi de la méga usine de Renault-Tanger par le roi Mohammed VI et le PDG du constructeur Français, Carlos Ghosn, est l’aboutissement d’une grande ambition et le résultat d’une performance à la fois industrielle, financière et technique.
L’usine géante construite à quelques encablures de l’Europe et à proximité des marchés non encore saturés de la Méditerranée et d’Afrique, représente un véritable acquis industriel pour le Maroc. Car l’unité Renault de Melloussa, située à 15 km de Tanger, produira la première année quelque 170 000 véhicules de la marque low cost, Dacia. A terme, la cadence devrait s’accélérer pour atteindre 400.000 voitures par an, ce qui en fait d’ores et déjà l’une des plus grandes usines de sa catégories dans le pourtour méditerranéen. La plus grande partie de la production est d’ailleurs destinée à l’exportation. Ce sont 6000 salariés qui feront tourner cette énorme unité industrielle qui a nécessité 1,1 milliard d’euros d’investissements.
Renault n’a pas misé sur Tanger pour rien. En plus d’une main d’œuvre qualifiée et moins coûteuse qu’en Europe, la marque au losange peut compter sur la présence du port de Tanger-Med. Situé à proximité de Tanger, sur la façade méditerranéenne, il est l’un des plus grands ports à conteneurs de la Mare nostrum. Tanger dispose en outre d’une zone franche, la TFZ qui a déjà permis l’installation de plusieurs sous-traitants européens. Renault-Tanger est ainsi en train de faire le bonheur de nombreux équipementiers, emboutisseurs et fournisseurs espagnols. Côté français, Renault a balayé les craintes de délocalisations massives exprimées par les syndicats. Les dirigeants du constructeur français affirment qu’il n’y pas concurrence entre les véhicules Renault et ceux portant la marque Dacia. Chacun des deux modèles a sa propre clientèle. D’ailleurs, le tiers des 2,7 millions de voitures vendues par Renault en 2011 est représenté par des modèles Dacia, à bas coûts.