Quatre après son lancement, le plan Maroc Vert (PMV) peine encore à prendre du rythme pour atteindre sa vitesse de croisière. Pourtant, le PMV s’est vu consacrer un investissement public colossal de 150 milliards de DH répartis sur dix ans. Pour corriger cette anomalie, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhennouch est résolu à donner un coup dans la fourmilière. Selon ses proches collaborateurs, «tout l’enjeu de sa stratégie réside dans son exécution». Mais, vu l’état actuel des choses, ajoutent certaines indiscrétions, Akhennouch qui espérait au départ une exécution forte, se dit aujourd’hui, peu satisfait des prestations qu’il attendait de son staff. Donc compte piloter, dans les tous prochains jours, un vaste redéploiement à la tête des services extérieurs de son département. Akhennouch qui a été reconduit pour un second mandat à la tête du département de l’agriculture, pense que ces derniers ne font pas assez pour éperonner l’investissement dans le secteur et encadrer comme il se doit, les petits et moyens agriculteurs porteurs de nouveaux projets.
Les inquiétudes du ministre au sujet de l’avancement du Plan Maroc Vert, se justifient par le poids qui revient au secteur dans l’économie nationale et surtout son rôle primordial dans le développement du monde rural. L’agriculture pèse en effet, 15 % dans le PIB et offre de l’emploi à près de 4 millions de personnes en zones rurales. D’où l’urgence du redéploiement des directeurs régionaux et provinciaux de l’agriculture qui constituent la cheville ouvrière du ministère et comptent beaucoup dans la mise en œuvre sur le terrain, des objectifs de l’ambitieux PMV. L’urgence est aussi dictée par l’approche de la ratification par le parlement européen de l’accord agricole Maroc-Union européenne qui exige une mise à niveau de l’ensemble du secteur et une meilleure préparation à la libéralisation des échanges des produits agricoles.
Actuellement, 71% de la surface agricole sont composés de terrains de moins de 5 hectares avec une prédominance des cultures céréalières au rendement très faible (2.000 dirhams par ha). L’idée contenue dans le Plan Maroc Vert est justement d’encourager les petits et moyens agriculteurs à se reconvertir en misant plus sur les projets agricoles à forte valeur ajoutée. Il s’agit donc de mettre en place, une mise à niveau solidaire, qui ciblerait 600 à 800.000 exploitations avec un investissement cumulé de 15 à 20 milliards de dirhams.
Le deuxième pilier de la stratégie d’Akhennouch concerne les exploitations du moyen et haut de gamme. Il s’agit de développer une agriculture moderne à travers des investissements adéquats et un accompagnement institutionnel pertinent. En gros, ce sont des conventions à signer avec des investisseurs et agriculteurs pour le développement de 1.000 à 1.500 projets agricoles à forte valeur ajoutée. Pour y parvenir il faut des hommes et c’est Aziz Akhennouch qui est résolu à prendre les choses en mains propres.
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