Algérie: Les Algériens entre joie et scepticisme après la renonciation de Bouteflika

C’est le scepticisme qui prévaut en Algérie, au lendemain de l’annonce par le président Bouteflika de sa décision de renoncer à un 5eme mandat comme l’exigeait la rue, tout en reportant la date de l’élection à une date indéterminée, ce qui a été qualifié par beaucoup d’Algériens de « tour de passe-passe » destiné uniquement à désamorcer la pression des manifestations.

Le Président algérien, gravement diminué par les séquelles de l’AVC qui le maintient cloué dans un fauteuil roulant et incapable de parler depuis 2013, faisait l’objet d’une contestation populaire sans précédent, avec des manifestations quasi- quotidiennes depuis le 22 février à travers toute l’Algérie.

Après l’annonce lundi soir, que le président renonçait à briguer un 5eme mandat, la rue a été prise de joie dans un premier temps. Mais la décision de reporter l’élection présidentielle du 18 avril à une date inconnue, ouvrant la voie à un prolongement du  quatrième mandat de Bouteflika, a refroidi les ardeurs des Algériens qui exigeaient la fin du régime en place.

De nombreux Algériens estiment que la promesse faite par le  président de tenir l’élection présidentielle après une “conférence nationale inclusive et indépendante” comporte assez de zones d’ombres pour ressembler à une tentative de gagner du temps pour préparer de nouvelles figures du régime.

Dans ce sens, le renvoi du Premier ministre Ahmed Ouyahia et son  remplacement par Noureddine Bedoui, flanqué du vieux routier du régime Ramtane Lamamra en tant que vice-Premier ministre, sont loin d’être le symbole de rupture avec le système exigé par les manifestants.